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« Vous cherchez la petite bête »

Marine Le Pen s’est défendue pas à pas, avec une énergie intacte après sept longues heures d’interrogatoire – ce doit être l’habitude des nuits de débat parlementaire. Elle n’a pas cédé d’un pouce, avec autant de fierté que d’autorité, et les avocats de la défense n’ont servi que de maigres repoussoirs. La députée du Pas-de-Calais intervient certes souvent dans le procès des adjoints européens du Front national (FN, devenu Rassemblement national en 2018), quand ses anciens collaborateurs se noient dans leurs contradictions. Mais lundi 14 octobre, et jusqu’à mercredi, devant le tribunal correctionnel de Paris, c’est elle qui est directement visée pour « détournement de fonds publics » et elle entendait donner sa mesure.

Marine Le Pen est cependant sur le fil du rasoir, entre une défense politique offensive et la nécessité de justifier le travail de ses adjoints. « Le Parlement européen engloutit les députés, on peut y dormir, manger, aller chez le coiffeur, tout est fait pour que les élus vivent isolés », a déclaré le leader de l’extrême droite. Notre travail est de les extraire de ce milieu de vie, de les faire entrer en politique. » Pour elle, il n’est pas possible de distinguer le président du RN de l’eurodéputé, « Au Parlement, quand nous étions trois, puis sept, nous avions un poids Epsilonesque. Nous nous sommes retrouvés avec le fait que le mot politique, le mandat, est aussi une activité politique.»

Même chose pour les assistants parlementaires, « partagés », c’est-à-dire travaillant pour plusieurs députés, « sans que l’administration ne nous dise rien »assure Mmoi Le Pen. Or, le député travaille pour son parti, et ses assistants pour lui : c’est ce que le Parlement européen lui reproche d’avoir payé des assistants qui travaillaient en réalité à ses frais pour le parti, ce qui est explicitement interdit. « Je n’ai pas l’impression d’avoir commis la moindre irrégularité »» s’insurge cependant le député, qui voit dans le procès un règlement de comptes sournois de la part de l’ancien président social-démocrate du Parlement, Martin Schulz.

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« Ce n’est pas pour la fête, c’est pour le bénéfice de la fête »

Me Patrick Maisonneuve, avocat du Parlement, lui rappelle qu’elle a déclaré : « Lorsque les assistants parlementaires n’étaient pas strictement occupés à des tâches parlementaires, ils pouvaient, à la demande de leur député, travailler pour le parti dont tous les députés sont membres… » Marine Le Pen « des concours officiels » cela dit. Pas de chance, l’a-t-elle dit, et écrit : c’est une déclaration liminaire lue au juge d’instruction. « Vous cherchez la petite bêtetente l’accusé, ce n’est pas pour le parti, c’est pour le bénéfice du parti. »

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Cammile Bussière

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