vote le soir, négociations pour l’avenir
► Faure presse Macron de s’expliquer
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure appelle Emmanuel Macron « pour s’adresser aux Français » après la probable censure du gouvernement et exige un « Premier ministre de gauche » qui dans sa tête ne semble toujours pas pouvoir être Bernard Cazeneuve.
« Plutôt que de lâcher de courtes phrases lors d’un voyage en Arabie Saoudite, Emmanuel Macron doit désormais s’adresser aux Français » plaide M. Faure dans un entretien avec Monde. Emmanuel Macron «Je ne peux pas cacher ses intentions. Il y a des institutions dont il est le garant ! »insiste-t-il.
Pour l’ère post-censure, Olivier Faure plaide pour « la nomination d’un Premier ministre de gauche qui applique les priorités du Nouveau Front Populaire (NFP), mais avec un souci permanent de compromis ». Ce premier ministre renoncerait au 49.3 « en échange d’un accord de non-censure » du bloc central. Sur cette stratégie, le socialiste reconnaît « une divergence fondamentale » avec LFI qui « veut parvenir à une situation de blocage qui obligerait Emmanuel Macron à démissionner ».
► Un vote attendu en début de soirée
La première motion de censure examinée cet après-midi à l’Assemblée nationale sera celle déposée par le Nouveau Front populaire. C’est la motion de censure qui a le plus de chances d’aboutir, les députés RN ayant affirmé qu’ils la voteraient aux côtés des élus de gauche. Le débat devrait débuter à 16 heures et le résultat du vote connu vers 20 heures.
► Risques pour l’économie française
La censure du gouvernement Barnier pourrait avoir de graves répercussions sur une économie française déjà affaiblie depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier. Selon le gouvernement, le rejet des dispositions d’économies prévues pourrait conduire à un déficit de la Sécurité sociale de 30 milliards d’euros en 2025, au lieu des 18 milliards prévus.
Les patrons français expriment également leurs inquiétudes : « En bonne conscience, personne n’a intérêt à affaiblir une économie française déjà fragile. Les ménages et les entreprises en paieraient immédiatement le prix.»a écrit sur X le président du Mouvement des entreprises françaises (Medef), Patrick Martin.
En bonne conscience, personne n’a intérêt à fragiliser une économie française déjà fragile. Les ménages et les entreprises en paieraient immédiatement le prix. Consolidons plutôt notre pays. #PLFSS
– Patrick Martin (@PatrickMartin_1) 2 décembre 2024
► Négociations et nom pour Matignon
Michel Barnier a déclaré que si son gouvernement était censuré, il refuserait d’être reconduit dans ses fonctions de Premier ministre. Si personne dans la majorité ne parle publiquement des conséquences de Barnier, les stratèges s’activent déjà en coulisses.
Selon France Info, Gabriel Attal, président du groupe Renaissance, propose de conclure un accord « non-censure » avec le PS pour échapper à la tutelle du RN. A gauche, le PS a mis sur la table l’hypothèse d’un « Premier ministre de gauche qui dirige un gouvernement de gauche ouvert au compromis ». Les écologistes proposeront une feuille de route « à tous les parlementaires »tandis que LFI continue de demander la nomination de la haute fonctionnaire Lucie Castets.
Pour Matignon, certains évoquent les noms du président du MoDem François Bayrou, du ministre des Armées Sébastien Lecornu (Renaissance) ou encore du président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand (LR) sont une nouvelle fois évoqués pour entrer à Matignon.
► Le plaidoyer de Barnier sur « 20 heures »
Invité du JT de TF1 et de France 2 mardi soir, Michel Barnier a appelé à un sursaut de » responsabilité « avant le vote des motions de censure contre son gouvernement ce mercredi à 16 heures « Il est possible que je ne sois pas renversé, je l’espère »a déclaré le Premier ministre, ajoutant : « Il est possible qu’il y ait ce réflexe de responsabilité où, au-delà des divergences politiques, on se dit qu’il y a un intérêt supérieur. »
Michel Barnier est également revenu sur les concessions accordées au Rassemblement national sur le texte du budget de la Sécurité sociale, avant le déclenchement du 49.3 : il y avait « une sorte de négociation »selon le Premier ministre qui affirme ensuite que « Marine Le Pen est entrée dans une sorte de guerre d’enchères » et il ne voulait pas « entrer dans le chantage ».
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