La quête de Francesca Ferlaino et de son équipe illustre parfaitement la ténacité nécessaire à la recherche fondamentale. Pendant trois années consécutives, ces physiciens ont perfectionné leurs techniques pour immortaliser ces tourbillons, signature caractéristique d’un état insaisissable de la matière. Ferlanio explique : « Beaucoup de gens m’ont assuré que ce serait impossible, mais j’étais convaincu que nous y parviendrions. « . Cette persévérance a finalement abouti à la publication de leurs observations dans la prestigieuse revue Nature le 6 novembre, apportant la preuve irréfutable de l’existence des supersolides.
Cette phase de la matière, théoriquement prédite en 1957, défie notre intuition en combinant des propriétés apparemment contradictoires : elle présente simultanément la rigidité caractéristique des solides et la parfaite fluidité des superfluides. Pour comprendre ce phénomène, il faut imaginer un matériau capable de s’écouler sans le moindre frottement tout en conservant une structure cristalline ordonnée.
La formation de vortex quantiques lors de la rotation du matériau est justement la manifestation la plus convaincante de cette dualité unique : tandis que le réseau cristallin tourne comme un solide, le fluide qui le compose génère des vortex caractéristiques des superfluides, confirmant ainsi la coexistence de ces deux états. sont probablement incompatibles.