(BFM Bourse) – Les actions des constructeurs automobiles européens sont sous pression ce mercredi, alors que Pékin étudie une hausse temporaire des droits de douane sur les véhicules équipés de gros moteurs.
Le secteur automobile européen dérape en Bourse ce mercredi, sous la menace d’une mesure de rétorsion commerciale de la Chine. L’Empire du Milieu compte relever temporairement ses droits de douane à 25% sur les importations de véhicules européens et américains équipés de moteurs de plus de 2,5 litres.
La Chambre de commerce chinoise auprès de l’Union européenne a déclaré avoir été informée de cette potentielle mesure par des « initiés », selon un communiqué publié sur X.
La Chambre fait référence à un entretien avec Liu Bin, expert en chef du China Automotive Technology & Research Center et directeur adjoint du China Automotive Strategy and Policy Research Center, accordé au média chinois Global Times, dans lequel il préconise une telle mesure.
Selon cet expert, cet ajustement « respecterait non seulement » les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), mais il viserait également à favoriser la transition écologique dans l’industrie automobile et à poursuivre l’objectif de réduction des émissions. de carbone en Chine.
Une ombre chinoise
Les autorités chinoises gonflent donc une nouvelle fois le torse en réaction aux différentes mesures protectionnistes annoncées aux Etats-Unis et en Europe. L’administration Biden a annoncé la semaine dernière une augmentation significative des droits de douane sur de nombreux produits chinois dont les semi-conducteurs, ou encore les voitures électriques, dont les taxes à l’importation seront multipliées par quatre à partir du 1er août.
L’Union européenne a de son côté décidé d’ouvrir une enquête sur les subventions chinoises accordées aux véhicules électriques. La Commission doit annoncer le 5 juin si elle décide d’augmenter ses droits de douane sur les voitures électriques chinoises, actuellement taxées à 10%, après une enquête officiellement ouverte le 4 octobre, rappelle l’AFP. Ces mesures compensatoires pourraient s’appliquer à partir du 4 juillet.
« Les enquêtes commerciales et les avertissements de représailles de la Chine ne dissuadent pas l’Union européenne », notent les analystes d’Eurasia Group cités par Bloomberg. « Bruxelles souhaite envoyer un signal fort à Pékin avec son enquête sur les véhicules électriques, indiquant que l’Union européenne va contrer les subventions et les surcapacités chinoises », poursuivent-ils.
En attendant, les constructeurs allemands haut de gamme sont en première ligne face à cette potentielle hausse des droits de douane chinois. À la Bourse de Francfort, les actions Porsche ont chuté de 3,8%, tandis que BMW a perdu 1,8%, Mercedes et Volkswagen ont toutes deux cédé 1%.
A la Bourse de Paris, les réactions sont un peu plus mesurées pour les industriels français, moins exposés à ce risque. Stellantis limite sa baisse à 0,4% tandis que Renault fait mieux et progresse de 0,3%.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
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