Volkswagen : Avec Stellantis, Volkswagen et Aston Martin, une pluie d’avertissements s’abat sur le marché automobile

(BFM Bourse) – Trois constructeurs automobiles ont émis des avertissements ce lundi ou vendredi soir, démontrant une fois de plus à quel point le secteur traverse une période difficile.

C’est un lundi noir pour le marché automobile européen. Le marché doit accepter pas moins de trois avertissements sur les résultats de la part des constructeurs. Deux ont été émises ce lundi, par Stellantis et Aston Martin, et une vendredi soir, par le groupe allemand Volkswagen.

Les trois constructeurs souffrent lors de la séance de ce lundi. Aston Maron chute de 25% à Londres, Stellantis perd 13% à Paris tandis que Volkswagen limite la perte à -4,4%.

L’ensemble du secteur automobile européen est en difficulté, les annonces des trois constructeurs incitant les investisseurs à vendre le secteur dans son ensemble.

L’indice paneuropéen Stoxx Europe 600 Automobiles and Parts perd 3,8%. Renault recule de 6%, souffrant d’une lecture croisée négative de la part de marché, et les équipementiers automobiles, comme Forvia (-8,3%), dont Stellantis constitue l’un des plus gros clients, ou Valeo (-4%), tombent également.

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La Chine plombe Aston Martin

Stellantis a émis un lourd avertissement sur ses résultats, réduisant à la fois sa marge opérationnelle courante et ses projections de cash-flow industriel pour 2024. Le constructeur va ainsi brûler entre 5 et 10 milliards d’euros de cash industriel cette année.

Cela est dû à ses difficultés aux Etats-Unis, où le groupe est contraint de baisser les prix sur les anciens modèles pour écouler les stocks chez ses concessionnaires. Ainsi qu’un marché mondial plus difficile. « Il faut du temps pour rétablir la crédibilité après une alerte d’une telle ampleur », juge Oddo BHF.

Aston Martin a également revu à la baisse ses objectifs pour 2024. La marque premium britannique a indiqué qu’elle s’attend à une baisse des volumes de 6 à 9 % (« high single digit ») cette année, alors qu’elle attendait auparavant une hausse de 6 à 9 %. . La marge brute opérationnelle (Ebitda) ajustée est attendue entre 16% et 19% contre un peu plus de 20% auparavant. La génération de cash restera dans le rouge au second semestre 2024 alors que l’entreprise souhaitait auparavant la faire passer dans le vert sur cette période.

« Des facteurs externes à l’industrie automobile mondiale, notamment la perturbation de la chaîne d’approvisionnement et la faible demande en Chine, ont désormais un impact sur les perspectives de volume d’Aston Martin pour le reste de l’année 2024 », a expliqué la société.

« Parallèlement à la montée en puissance significative de la production au second semestre, suite à l’introduction de nouveaux modèles, l’entreprise connaît un nombre croissant d’arrivées tardives de composants en raison de perturbations chez plusieurs de ses fournisseurs. En conséquence, il lui faut plus de temps pour produire un nombre croissant de véhicules, ce qui a un impact sur l’efficacité de ses opérations et retarde la livraison de ses véhicules », ajoute-t-elle.

Un secteur à démolir ?

Volkswagen a de son côté émis un avertissement sur ses résultats vendredi soir. L’entreprise prévoit des livraisons de 9 millions de véhicules en 2024 contre 9,24 millions auparavant, et un chiffre d’affaires de 320 milliards d’euros contre 322,3 milliards auparavant. Sa prévision de marge opérationnelle est abaissée à 5,6%, contre 6,5% à 7% précédemment. Le cash-flow net est attendu autour de 2 milliards d’euros, contre 2,5 à 4,5 milliards auparavant.

Le groupe explique avoir abaissé ses perspectives « en tenant compte d’un environnement de marché difficile et d’évolutions qui n’ont pas répondu aux attentes initiales, notamment sur les segments Volkswagen Véhicules Particuliers, Volkswagen Véhicules Utilitaires et Tech ». Marques de composants ».

Ces avertissements sur résultats s’ajoutent à ceux émis ces dernières semaines par Mercedes-Benz, ainsi que par BMW. L’équipementier automobile Forvia avait également revu à la baisse ses perspectives vendredi, même si le marché avait bien réagi, les investisseurs craignant un « profit alert » pire que celui réellement annoncé.

Au vu de ces multiples avertissements, l’UBS estime que « la performance du secteur automobile dans les semaines et les mois à venir sera limitée par la dégradation des fondamentaux jusqu’en 2025, indépendamment de l’argument ‘value’ (le fait que les constructeurs se négocient à des prix très multiples boursiers faibles, NDLR)' ».

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse