L’un des plus grands mystères de l’histoire de l’aviation est-il sur le point d’être résolu ? De nouvelles données radar, inexploitées jusqu’à présent, relancent la théorie d’un détournement du vol MH 370, disparu le 8 mars 2014 au-dessus de l’océan Indien.
Ces données ont été analysées par Patrick Blelly, ancien pilote long-courrier d’Air France. Selon lui, ils soutiennent la théorie d’un détournement suivi d’un suicide, une piste déjà explorée par les enquêteurs, mais qui n’a jamais été prouvée. Ils pointent surtout vers une zone de l’océan Indien qui n’a pas encore été fouillée, selon La Dépêche, et ravivent ainsi l’espoir de retrouver l’avion.
Les données utilisées par Patrick Blelly et son équipe proviennent de Geoscience Australia, une agence publique australienne. Ils permettent de reconstituer avec précision la trajectoire de l’avion, parti de Kuala Lumpur (Malaisie) pour rejoindre Pékin (Chine). Après avoir éteint son transpondeur, alors qu’il s’apprêtait à entrer dans l’espace aérien vietnamien, le Boing 777 a effectué un demi-tour « très serré », suggérant un « pilotage manuel », ont expliqué des experts à Ouest-France.
Descente d’urgence
Selon les données, une descente d’urgence a alors été effectuée. Une manière de « faire croire aux passagers qu’il y avait un problème », pour faire en sorte que « personne ne bouge », ont expliqué les experts au quotidien régional. La cabine aurait alors été « volontairement dépressurisée », entraînant la mort des 239 passagers « par hypothermie et manque d’oxygène ».
Le pilote a pu continuer à diriger l’avion grâce aux plus grandes réserves disponibles dans le cockpit. Il n’était probablement pas là seul : selon les experts, le copilote se trouvait dans la cabine, d’où il tentait d’alerter le monde extérieur avec son téléphone portable. Il a ainsi atteint le niveau de l’île de Penang, en Malaisie, 30 minutes après le demi-tour. Mais aucun appel n’a pu être passé.
L’avion s’est ensuite dirigé vers le sud, après être passé au nord de l’île de Sumatra. Il aurait continué sa route jusqu’à épuisement de ses réserves de carburant. Une nouvelle zone d’atterrissage, qui n’a pas encore fait l’objet de recherches, a pu être identifiée grâce à ces données. D’une superficie de 2 200 km2, elle pourrait être explorée en une dizaine de jours, assurent les experts. Deux sociétés se sont déjà déclarées prêtes à reprendre les recherches. Le gouvernement malaisien n’a pas fait de commentaire, mais le Premier ministre a déclaré en mars qu’il serait « heureux » de les relancer en cas de preuves « convaincantes ».