Voitures électriques : comment la Chine veut conquérir le marché européen
La Chine, leader mondial du secteur des batteries, compte s’implanter sur le marché européen des voitures électriques.
Et ce, malgré l’augmentation des droits de douane sur ses automobiles, récemment adoptée par la Commission européenne.
Immersion dans l’usine d’une marque chinoise de voitures électriques.
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La voiture électrique, le véhicule de demain ?
Son usine ultramoderne de 130 hectares, située à Ningbo, en Chine, abrite des milliers de robots et 3 000 ouvriers pour produire en moyenne un véhicule par minute. Bienvenue chez Zeekr, marque chinoise de voitures électriques haut de gamme, qui a été la seule à accepter le tournage de TF1 afin d’évoquer le sujet de la vente des automobiles électriques chinoises en Europe.
Un sujet particulièrement sensible, car la Commission européenne a adopté le 29 octobre un nouveau règlement instaurant des droits de douane supplémentaires sur les voitures à batterie importées de Chine. Le montant de cette surtaxe, qui s’ajoute à la taxe de 10 % déjà en place, varie selon les constructeurs et peut aller jusqu’à 35 %.
« Nous allons gagner des clients »
Alors, pour rester compétitif et poursuivre sa conquête du Vieux Continent, Zeekr a mis les bouchées doubles. Le constructeur chinois a augmenté ses effectifs d’un tiers en un an, s’est appuyé sur l’intelligence artificielle et s’est équipé d’équipements de pointe. Une des dernières machines à rejoindre sa chaîne de production permet par exemple de fabriquer une seule pièce en moins de deux minutes alors qu’avant, il fallait au moins cinq heures pour assembler toutes les pièces qui la composent.
« Nous espérons pénétrer rapidement le marché européen. Nous avons aussi beaucoup de Français qui viennent visiter l’usine »souligne Chunli Zhao, vice-président de Zeekr. Avant d’ajouter : « Je crois que quelles que soient les taxes, nous gagnerons des clients grâce à notre excellente qualité. »
Des subventions publiques massives
Une qualité qui fait aussi la fierté des autorités, car pour Pékin, c’est aussi une manière d’affirmer sa supériorité technologique sur les Occidentaux. C’est pourquoi le gouvernement subventionne le secteur à coups de milliards de dollars depuis 2009. Des subventions publiques massives qui créent une concurrence déloyale, a tranché Bruxelles.
Cette aide est avant tout un moyen de réduire artificiellement le prix des véhicules chinois. Un modèle Zeekr d’entrée de gamme coûte par exemple 19 300 euros en Chine, alors qu’il est vendu plus du double en Europe. Mais le succès de la Chine tient surtout au savoir-faire : celui des batteries, qui représentent jusqu’à 70 % du coût total d’un véhicule.
Une usine de batteries sous haute surveillance
Zeekr a construit sa propre usine de batteries il y a à peine un an. Ce trésor est bien gardé : l’équipe du JT de 20 heures de TF1 n’a pu interviewer personne devant la caméra et n’a eu accès qu’à quelques étapes de production. La recette fait en tout cas la fierté de l’entreprise. « Avant, c’était les Allemands qui nous apprenaient à fabriquer des voitures. Aujourd’hui, c’est à notre tour de prendre cette place.se réjouit un salarié, qui témoigne anonymement.
Les batteries conçues par Zeekr sont constituées de cellules fabriquées à un rythme effréné : 24 sont conçues par minute. Il en faut 150 à 200 pour une batterie entière. Ces modèles sont appelés « batteries lithium-fer-phosphate » ou « batteries LFP » et ne contiennent ni nickel ni cobalt. Ils sont donc plus respectueux de l’environnement. « Les batteries chinoises sont meilleures que celles des pays étrangers, notamment grâce à leur structure »dit un employé.
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Les batteries Zeekr ont jusqu’à 700 km d’autonomie avec une seule charge. Ils sont donc parmi les plus performants du marché. La Chine fournit près des deux tiers des batteries de la planète ; de quoi conserver sa place de numéro 1 mondial de l’électricité.