Voici pourquoi vous ne devriez jamais répéter le « défi du sommeil »
En octobre 2024, le YouTubeur américain Norme, 19 ans, s’est donné pour mission de battre le record de la plus longue période passée sans dormir. Il a filmé et partagé ce « No-sleep challenge » en direct sur Internet. Au bout de 250 heures, les internautes ont commencé à sérieusement s’inquiéter pour sa santé et certains ont tenté de le convaincre d’arrêter. Têtu, il a finalement passé un peu plus de 264 heures sans dormir.
Norme n’est pas sorti gagnant de cette expérience pour au moins trois raisons. La première est qu’il n’a pas battu le dernier record inscrit au Guinness World Record et détenu par Robert Mcdonald depuis 1986, avec 453 heures sans dormir (près de dix-neuf jours). La deuxième est que ce défi lui a valu un bannissement permanent des plateformes YouTube et Kick. Enfin, le jeune homme a certainement endommagé sa santé de manière irréversible, si l’on en croit le spécialiste Adam Taylor qui rappelle dans The Conversation les dangers du manque de sommeil.
Selon Adam Taylor, professeur d’anatomie à l’université de Lancaster, tous les adultes devraient s’efforcer de dormir plus de sept heures par nuit et par jour. L’incapacité chronique à dormir suffisamment est associée à des risques plus élevés de dépression, de diabète, d’obésité, de crise cardiaque, d’hypertension artérielle et d’accident vasculaire cérébral.
Le sommeil est également important car il permet à notre corps de se reposer et de récupérer ses capacités. Par exemple, pendant les trois premières phases du sommeil, le système nerveux parasympathique prend le contrôle, ce qui contribue à réduire le rythme cardiaque et la pression artérielle. Pendant la dernière phase du sommeil, parfois appelée « sommeil paradoxal », l’activité du cœur augmente, lui permettant de prendre en charge les fonctions cognitives du cerveau comme la créativité, l’apprentissage ou la mémoire.
Des dommages irréversibles
Priver son cerveau et son corps de repos peut avoir des conséquences négatives dès les premières vingt-quatre heures, ce qui peut déjà entraîner une altération fonctionnelle importante. Les symptômes peuvent inclure une irritabilité, un déclin cognitif ou des envies de nourriture. Au cours du deuxième jour sans sommeil, les symptômes s’aggravent et la fonction cognitive continue de décliner.
Les besoins alimentaires de l’organisme continuent alors d’augmenter, tout comme les réponses physiologiques telles que la déficience de la réponse immunitaire, ce qui nous rend plus vulnérables aux maladies. Au troisième jour, la probabilité de microsommeils involontaires, d’hallucinations et de dépersonnalisation augmente. Au quatrième jour, le risque de tomber dans une forme de psychose due au manque de sommeil augmente.
Des études ont également montré que même après des périodes de privation relativement courtes, un sommeil réparateur n’inverse pas toujours les changements métaboliques induits par le manque de sommeil. Ces changements peuvent inclure une prise de poids et une diminution de la sensibilité à l’insuline.
Pour toutes ces raisons, en 1997, le Guinness World Records a arrêté d’enregistrer le record de la plus longue période sans sommeil.