Dans un contexte de réchauffement climatique et d’effondrement des écosystèmes, les pollutions de toutes sortes constituent aujourd’hui une préoccupation majeure. Il est cependant intéressant de mentionner la première trace de pollution humaine qui remonte à la préhistoire.
Suie et métaux lourds durant la préhistoire
Qu’il s’agisse de pollution de l’air ou de la pollution de l’eau, les activités humaines sont souvent impliquées. Mais aujourd’hui plus que jamais, les conséquences de cette pollution sur la santé humaine, l’environnement et leur contribution au réchauffement climatique sont très préoccupantes à l’échelle planétaire. Ces pollutions se combinent également avec une foule d’autres phénomènes comme la surexploitation des ressources, l’augmentation de la population humaine ou l’instabilité de la scène géopolitique mondiale.
Dans de nombreux cas, l’identification d’une source de pollution nécessite l’étude d’éléments naturels, notamment des sédiments ou encore des fossiles humains. Comme indiqué dans une publication de 2015, une équipe internationale avait découvert un teneur élevée en métaux lourds dans les niveaux de sédiments sur le site préhistorique de Gran Dolina (Espagne). Il s’agit d’une paléocontamination naturelle suite à des dépôts successifs de guano remontant à 450 000 ans. Cela remonte donc au Paléolithique inférieur, période durant laquelle l’homme maîtrisait déjà le feu.
D’autres études ont relevé des sources de pollution similaires, notamment dans ce qui est aujourd’hui Israël il y a 400 000 ans. Dans la grotte de Kessem, les scientifiques ont analysé des restes humains, notamment des dents (notamment de la plaque dentaire) et découvert des traces de suie. Cette découverte indique que les hommes préhistoriques étaient déjà touché par la pollution de l’air qui trouvait probablement sa source dans la manipulation du feu et plus précisément dans la cuisson des aliments.
Autres traces anciennes de pollution
Si les traces les plus anciennes de pollution humaine concernent l’usage du feu, d’autres découvertes portent sur d’autres sources. En 2018, une étude a permis de dater la première source de pollution au plomb à 250 000 ans (au Paléolithique moyen). L’équipe de chercheurs a identifié des traces de plomb sur les dents des enfants de Néandertal sur le site de Payre en Ardèche (France). De plus, la période correspondait au début de l’enterrement du défunt, de sorte que certaines pollutions pouvaient survenir lors des cérémonies funéraires.
D’autres sources de pollutions anciennes sont beaucoup plus récentes et se rapportent à l’âge du bronze et à l’âge du fer. Citons l’exemple d’un fleuve en Jordanie qui aurait été pollué au cuivre il y a environ 7 000 ans ou la pollution au plomb durant la Rome antique qui aurait entraîné une baisse générale du QI en Europe à l’époque.