« Le moustique tigre est un sujet qui prend de l’ampleur, la Nièvre est très touchée », commence Carolyne Goin, ingénieure en santé environnementale à l’ARS de Bourgogne-Franche-Comté.
A la fin de la saison estivale 2024, 42 % de la population nivernaise vit dans une commune colonisée « fortement et durablement » par le moustique tigre. Seize communes du département sont colonisées en permanence : Garchizy, Decize, Fourchambault, Varennes-Vauzelles, Coulanges-lès-Nevers, Nevers, Saint-Léger-des-Vignes, La Machine, Marzy, Clamecy, Dornecy, Saint-Éloi, Challuy, Imphy, La Charité-sur-Loire et Cercy-la-Tour.
« C’est un sujet important en santé car il peut être vecteur de maladies comme la dengue, le chikungunya et le virus Zika. On peut tomber malade sans avoir voyagé dans un pays lointain. Son rayon de vie est de 150 à 200 mètres. C’est un problème à l’échelle du quartier, qui se transmet de personne à personne », rappelle le professionnel.
Au-delà des questions de santé, la problématique du moustique tigre soulève des questions de qualité de vie. « Il est quand même plutôt agressif. Il y a une notion de nuisance de plus en plus perçue, avec des plaintes de riverains qui ne peuvent plus manger sur leur terrasse, se promener dehors, etc. »
Éliminer les zones de reproduction
Pour lutter contre le moustique tigre, il est nécessaire de réduire au maximum la présence de gîtes larvaires pour éviter qu’il ne se reproduise. « Pour cela, il lui faut des réservoirs ou des zones d’eau stagnante comme des pots de fleurs, des arrosoirs, des jouets pour enfants laissés dehors… Ces éléments sont des nids à moustiques ! », ajoute-t-elle.
Et de conclure : « Une femelle moustique pondra en moyenne cinq fois dans sa vie. Dans chaque couvée, il y a environ 200 œufs. Un moustique peut donc en générer mille autres. Il faut vraiment faire connaître ce combat au public. » Une check-list permettant d’identifier les gîtes larvaires est mise à disposition des populations sur le site de l’ARS.