Nouvelles locales

voici le profil type des gagnants selon la science, et il colle parfaitement aux premiers gagnants de 2024

    Ce lundi 7 octobre, Victor Ambros et Gary Ruvkun ont reçu le prix Nobel de médecine pour leurs travaux sur les microARN.
STEVE JENNINGS/Getty Images via AFP Ce lundi 7 octobre, Victor Ambros et Gary Ruvkun ont reçu le prix Nobel de médecine pour leurs travaux sur les microARN.

STEVE JENNINGS/Getty Images via AFP

Ce lundi 7 octobre, Victor Ambros et Gary Ruvkun ont reçu le prix Nobel de médecine pour leurs travaux sur les microARN.

NOBEL – On ne naît pas Nobel, on le devient. Lundi 7 octobre, Victor Ambros et Gary Ruvkun ont reçu le prix Nobel de médecine pour leurs travaux sur les microARN. Ce titre leur revient bien sûr pour leur découverte révolutionnaire, mais la science aurait pu (presque) prédire leur triomphe. Au même titre que celui des deux prix Nobel de physique ce mardi 8, Geoffrey Hinton et John Hopfield. Car ces quatre chercheurs cochent toutes les cases du profil type des prix Nobel, défini par une étude publiée le 3 octobre dans Naturee.

Les auteurs de cette publication, Kerri Smith et Chris Ryan, tous deux journalistes du magazine britannique, ont analysé les profils des 646 lauréats de prix scientifiques (médecine, physique, chimie) décernés depuis 1901, sachant qu’une récompense peut être partagée par trois personnes. maximum. L’objectif : déterminer les facteurs qui augmentent les chances de remporter cette distinction la plus prestigieuse.

Être un homme aux cheveux grisonnants

Premièrement, la grande majorité des gagnants sont des hommes. Au XXe siècle, seules 20 femmes ont remporté un prix Nobel dans des disciplines scientifiques. A ce sujet, il convient de noter qu’à mesure que le monde de la science s’est ouvert aux chercheuses au XXIe siècle, on compte 15 lauréates supplémentaires depuis les années 2000. « Si vous êtes une femme, la physiologie (étude du fonctionnement des différentes parties du corps) ou la médecine est votre meilleure chance d’obtenir un prix »écrivent les auteurs de cette publication.

Avec l’âge vient la sagesse, dit-on, et les gagnants ont pour la plupart les cheveux blancs. L’âge moyen pour être couronné est de 58 ans. Le lauréat le plus âgé est John Goodenough, il a été récompensé en 2019, à l’âge de 97 ans, pour avoir développé des batteries lithium-ion. Âgés respectivement de 70 et 72 ans, nos deux prix Nobel de médecine 2024 entrent parfaitement dans la catégorie d’âge idéale. Comme Geoffrey Hinton (76 ans) et John Hopfield (91 ans).

Kerri Smith et Chris Ryan ne savent pas comment l’expliquer, mais ils ont également défini que 54 ans semble être un âge chanceux. En fait, ils ont noté dans leurs données un nombre record de 24 gagnants qui étaient dans leur 55e année.

LE  » CV idéal » du chercheur américain

Le lieu de résidence est un autre critère qui semble compter pour remporter un Nobel scientifique. Plus de la moitié des gagnants (54 %) vivent en Amérique du Nord. «  Et si vous êtes né ailleurs, la meilleure option pour obtenir un prix Nobel était jusqu’à présent de s’y installer. », soutient l’étude de Nature. La deuxième option, un peu moins favorable, est de vivre en Europe.

Le prestige de l’université où travaille le scientifique aide aussi beaucoup. Les universités américaines se taillent ainsi la part du lion, au premier rang desquelles celle de Berkeley, en Californie. L’établissement compte 38 prix scientifiques, dont 13 en chimie et 12 en physique, comme le confirme une base de données de l’AFP construite à partir des données collectées sur le site officiel du Nobel (nobelprize.org).

Une hégémonie américaine qui tient toujours d’actualité en 2024. Victor Ambros, biologiste américain à la faculté de médecine de l’université du Massachusetts, et Gary Ruvkun, professeur de génétique à la faculté de médecine de Harvard, disposent une nouvelle fois du CV idéal pour décrocher le Saint Graal. Même chose avec les prix Nobel de physique, l’Américain John Hopfield étant professeur à la prestigieuse université américaine de Princeton et le britanno-canadien Geoffrey Hinton à Toronto, Canada. En 2023, des enseignants-chercheurs des universités américaines figuraient dans toutes les équipes lauréates dans les matières scientifiques.

Cinq domaines de recherche surreprésentés

Le choix de la spécialité ne doit pas non plus être pris à la légère. Cinq domaines de recherche sont surreprésentés parmi les chercheurs récompensés : la physique des particules ; la biologie cellulaire (discipline étudiée par nos prix Nobel de médecine 2024) ; physique atomique; neurosciences et chimie moléculaire, comme vous pouvez le voir dans le graphique ci-dessous.

Certains domaines de recherche sont surreprésentés parmi les chercheurs récompensés par un Nobel scientifique.
Nature Certains domaines de recherche sont surreprésentés parmi les chercheurs récompensés par un Nobel scientifique.

Nature

Certains domaines de recherche sont surreprésentés parmi les chercheurs récompensés par un Nobel scientifique.

Comme dans tous les domaines, le réseau et le patrimoine facilitent aussi nécessairement la réussite. Les signataires de l’étude Nature racontent que John W. Strutt, qui remporta un prix de physique en 1904 pour ses travaux sur les propriétés des gaz, donna ainsi naissance à « 228 descendants universitaires ayant reçu un prix Nobel ». Dans son « descendance »nous comptons ses étudiants et les étudiants de leurs étudiants.

Comme, encore une fois, nos premiers lauréats de 2024 : Victor Ambros et Gary Ruvkun se sont rencontrés lors de leurs travaux postdoctoraux avec Robert Horvitz, lui-même prix Nobel en 2002 pour ses travaux en génétique.

Manque de diversité

Ce « généalogie académique » est d’ailleurs l’aspect le plus impressionnant des recherches des auteurs de l’étude de Nature. Prenant en compte les prix Nobel de chimie, physique, médecine et économie depuis le début du XXe siècle, Kerri Smith et Chris Ryan ont établi que « sur 736 chercheurs, 702 font partie d’une même famille académique, c’est-à-dire qu’ils sont liés par un lien académique commun à un moment donné de leur histoire. »

Face à ce manque de diversité des lauréats, les membres du comité Nobel ont indiqué Nature qu’ils « travailler continuellement à l’amélioration du processus de nomination, dans le but d’élargir les candidatures en termes de sexe, de nationalité et de matières dans les domaines de la physique, de la chimie, de la physiologie ou de la médecine ».

Il reste une dernière qualité pour faire partie du peuple « qui ont apporté le plus grand bénéfice à l’humanité » au cours de l’année. C’est une question de patience. Eh oui, les scientifiques récompensés dans les années 2010 ont attendu en moyenne 29 ans entre leur découverte et leur sacre à Oslo. Mais il ne faut pas non plus tarder à travailler sur ses recherches, car aucun prix Nobel ne peut être décerné à titre posthume…

Voir aussi sur HuffPost :

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page