L’hypothèse a un temps circulé : le barème de l’impôt sur le revenu (IR) serait gelé en 2025, ou du moins, les deux dernières tranches d’imposition (41 % et 45 %). Ces pistes n’ont finalement pas été retenues par le gouvernement de Michel Barnier. Au contraire, Matignon a choisi de suivre les traces du précédent exécutif, en réévaluant le barème qui sera appliqué aux revenus perçus en 2024.
Dans le détail, le projet de loi de finances présenté ce jeudi en Conseil des ministres indique que le barème sera augmenté de 2%, à compter du 1er janvier 2025. C’est l’évolution de l’indice des prix à la consommation hors tabac que le gouvernement anticipe pour 2024. Mais dans son rapport de conjoncture publié ce jeudi, l’Insee prévoit une inflation hors tabac en légère baisse cette année, à 1,8 %. Lors des débats budgétaires, le gouvernement pourrait donc être tenté d’aligner la revalorisation du barème sur cette prévision.
Voici le nouveau barème de l’impôt sur le revenu qui sera appliqué (sans changement au Parlement) au printemps 2025 pendant la période de déclaration :
Pour les ménages, cette mesure fiscale est positive. Il permet de neutraliser les effets de la hausse des prix sur le taux moyen d’imposition des ménages. Pour rappel, le taux moyen d’imposition correspond au montant de l’impôt dû au titre de l’année N divisé par le revenu net imposable du foyer et multiplié par 100. Autre élément important : ce coup de pouce évite que 530 000 contribuables non imposables ne deviennent imposables l’année prochaine. .
En revanche, ce choix politique du gouvernement Barnier n’est pas indolore pour les finances publiques. Elle devrait coûter 3,7 milliards d’euros à l’État, les recettes fiscales étant mécaniquement réduites. Une décision qui, si elle vise à protéger les ménages, peut aussi poser question alors que le gouvernement envisage de réaliser 60 milliards d’euros d’économies en 2025.