Vladimir Poutine menace l'OTAN, la Maison Blanche critique ses propos « incroyablement dangereux »
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Vladimir Poutine menace l’OTAN, la Maison Blanche critique ses propos « incroyablement dangereux »

Vladimir Poutine menace l’OTAN, la Maison Blanche critique ses propos « incroyablement dangereux »

La Maison Blanche a critiqué vendredi les propos de Vladimir Poutine sur une possible guerre entre la Russie et les pays de l’OTAN. Le président russe avait menacé l’Occident si l’Ukraine était autorisée à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée.

Montée des tensions. Alors que Vladimir Poutine a tracé une nouvelle ligne rouge sur l’assouplissement des règles d’utilisation des missiles à longue portée livrés à l’Ukraine par les Occidentaux, brandissant une nouvelle fois la menace nucléaire, la Maison Blanche a réagi, vendredi 13 septembre, en dénonçant des propos « incroyablement dangereux ». Le président Joe Biden a temporisé dans la foulée, avouant ne pas « penser beaucoup à Poutine » dans le contexte des élections américaines.

La Russie menace

L’ambassadeur russe à l’ONU a vivement mis en garde vendredi les Occidentaux contre l’éventualité d’autoriser Kiev à utiliser des missiles à longue portée, ce qui engagerait l’Otan « dans une guerre directe » contre une « puissance nucléaire ». Et pour cause, Kiev exige de ses alliés la levée des restrictions pour lui permettre de frapper profondément sur le sol russe des cibles militaires jugées « légitimes », comme les bases aériennes d’où décollent les avions qui bombardent l’Ukraine.

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia, dénonçant cette « tendance inquiétante », a souligné les avertissements du président Vladimir Poutine, au moment où les dirigeants américain et britannique doivent discuter de ce sujet à Washington. « Cette évolution potentielle change fondamentalement nos relations avec l’Occident », a insisté l’ambassadeur.

« Si la décision de lever les restrictions est réellement prise, cela signifiera qu’à partir de ce moment-là, les pays de l’OTAN mèneront une guerre directe contre la Russie. Dans ce cas, nous devrons, comme vous le comprenez, prendre les décisions appropriées avec toutes les conséquences que les agresseurs occidentaux peuvent encourir », a-t-il averti. « Le fait est que l’OTAN sera directement partie prenante dans les hostilités contre une puissance nucléaire, je pense qu’il ne faut pas l’oublier et penser aux conséquences », a-t-il déclaré au Conseil.

Les États-Unis et le Royaume-Uni piétinent

Pour l’heure, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont choisi de temporiser sur le dossier. « Les mois et les semaines à venir pourraient être décisifs » dans la guerre, a souligné vendredi le Premier ministre britannique Keir Starmer, lors d’une visite à Washington. A l’issue de sa rencontre avec Joe Biden à la Maison Blanche, il a précisé que c’était « une opportunité de parler, non pas d’une étape ou d’une tactique spécifique, mais de la stratégie en Ukraine », indiquant que la discussion se poursuivrait, avec d’autres alliés, à l’occasion de la prochaine Assemblée générale des Nations unies.

Mardi 10 septembre, Joe Biden a assuré que les États-Unis « travaillaient » pour permettre à l’Ukraine d’utiliser des missiles à plus longue portée contre la Russie. Washington autorise actuellement Kiev à frapper uniquement des cibles russes dans les zones occupées de l’Ukraine et certaines dans les régions frontalières russes directement liées aux opérations de combat de Moscou. Selon les médias britanniques, Joe Biden, qui craint un conflit nucléaire, est prêt à autoriser l’Ukraine à déployer des missiles britanniques et français utilisant la technologie américaine, mais pas les missiles américains eux-mêmes.

Dans ce contexte de tensions, le service de sécurité russe (FSB) a annoncé vendredi avoir retiré l’accréditation de six diplomates de l’ambassade britannique à Moscou, soupçonnés d’espionnage. Des accusations « totalement infondées », a répondu le ministère britannique des Affaires étrangères.

Volodymyr Zelensky met la pression

De son côté, Volodymyr Zelensky a accusé vendredi ses alliés d’avoir « peur » d’évoquer eux-mêmes la possibilité d’abattre des drones et des missiles russes dans le ciel ukrainien, alors que son pays fait face à une multiplication des attaques aériennes. Kiev a indiqué samedi avoir abattu 72 autres drones russes dans la nuit. Et le président ukrainien a annoncé qu’il rencontrerait ce mois-ci le président américain Joe Biden pour lui présenter « un plan de victoire » pour l’Ukraine.

En manque d’hommes et de munitions par rapport à la Russie, l’Ukraine est sur la défensive depuis un an. A l’approche de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le 5 novembre, l’heure tourne pour Kiev face à la possibilité d’une victoire de Donald Trump. Lors d’un débat cette semaine contre sa rivale démocrate Kamala Harris, le candidat républicain a refusé de dire qu’il espérait que Kiev remporte la guerre.

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