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Vladimir Poutine évoque la menace nucléaire et Bachar al-Assad tout sourire au Kremlin

Avez-vous manqué les derniers développements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes vous fait le point chaque soir. Entre déclarations fortes, avancées sur le front et bilan des combats, voici l’essentiel des informations de ce dimanche 28 juillet, 886e jour de conflit.

Le fait du jour

Le ministère russe de la Défense a annoncé dans son rapport quotidien la reprise des villes de Progress et Yevgenyivka, toutes deux situées dans la région orientale de Donetsk (est de l’Ukraine), où se déroulent la plupart des combats. « Les unités du groupement de troupes Centre ont libéré les villes de Progress et Yevgenyivka (…) lors d’opérations actives », a-t-il précisé.

La Russie gagne du terrain depuis l’échec de la grande contre-offensive ukrainienne de l’été 2023 et la chute de la forteresse d’Avdiivka en février. Les troupes russes font face à des forces ukrainiennes en manque d’armes et de munitions avec la désintégration de l’aide occidentale et qui peinent à recruter de nouveaux soldats en raison d’une mobilisation poussive. Samedi, l’armée russe avait déjà annoncé la prise du village de Lozuvatske, situé dans la même région de Donetsk.

Déclaration du jour

 » Si les États-Unis mettent en œuvre de tels plans, nous nous considérerons libérés du moratoire unilatéral adopté précédemment sur le déploiement de capacités de frappe à moyenne et courte portée. (…) Cette situation rappelle les événements de la guerre froide liés au déploiement de missiles américains de moyenne portée Pershing en Europe. »

Ce sont les mots du président russe Vladimir Poutine, qui a menacé de relancer la production d’armes nucléaires de portée intermédiaire si les États-Unis confirmaient leur intention de déployer des missiles en Allemagne ou ailleurs en Europe. Ce type d’armes, d’une portée de 500 à 5.500 km, faisait autrefois l’objet d’un traité de limitation entre Washington et Moscou, le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF), signé à l’époque de l’URSS.

Washington et Berlin avaient annoncé en juillet leur intention de « commencer des déploiements épisodiques de capacités de tir à longue portée » en Allemagne en 2026, évoquant des missiles SM-6, des missiles Tomahawk et des armes hypersoniques en cours de développement. « D’importants sites russes de l’administration de l’Etat et de l’armée seront à portée de ces missiles (…). Le temps de vol de ces missiles, qui pourraient à l’avenir être équipés de têtes nucléaires, jusqu’à nos territoires sera d’environ dix minutes », a encore justifié dimanche Vladimir Poutine.

Le nombre du jour

700. C’est le nombre de bombes planantes utilisées par la Russie au cours de la semaine écoulée, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky. En plus de ces bombes, il y a plus de 100 drones explosifs Shahed. La Russie ravage également les défenses ukrainiennes avec des bombes planantes, une arme particulièrement destructrice lancée depuis des avions et difficile à contrer.

La tendance du jour

C’était mercredi, juste avant l’ouverture des Jeux olympiques de 2024 à Paris. Une rencontre de haut niveau, presque surréaliste. Le président russe recevait au Kremlin son homologue syrien, Bachar al-Assad. Selon les médias russes, les deux hommes ont discuté de « l’escalade » de la situation au Moyen-Orient ainsi que de leurs relations économiques bilatérales.

La rencontre entre les deux hommes, leur première depuis mars 2023, intervient alors qu’au début du mois, en marge d’un sommet au Kazakhstan, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait évoqué une réunion à trois pour lancer une normalisation des relations turco-syriennes.

« Je suis très intéressé par votre opinion sur l’évolution de la situation dans toute la région. Malheureusement, elle a tendance à s’aggraver, nous le constatons. Cela concerne directement la Syrie », a déclaré M. Poutine, semblant faire référence à la guerre à Gaza et aux tensions au Liban, avec le conflit entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l’Iran, autre allié de la Syrie. « Au vu des événements dans le monde entier et en Eurasie, notre rencontre d’aujourd’hui semble très importante (…) pour discuter des perspectives et des scénarios possibles », a ajouté Bachar al-Assad, selon une traduction russe de ses propos en arabe. Aucun des deux dirigeants n’a fait référence à la situation en Syrie, ni à la récente main tendue du président turc qui a déclaré pouvoir inviter Bachar al-Assad « à tout moment ».

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Damas et Ankara, qui accueillent encore quelque 3,2 millions de réfugiés syriens, ont rompu toute relation officielle en 2011, après le début du conflit syrien qui dure depuis plus de 13 ans et a fragmenté le pays. De son côté, la Russie est un allié crucial pour la Syrie, ayant sauvé le régime Assad avec son intervention militaire en 2015 en pleine guerre civile. Enfin, Vladimir Poutine est un allié clé d’Assad et entretient des relations complexes mais pragmatiques avec Erdogan, même si sur de nombreux dossiers, comme la Syrie, ils soutiennent des camps opposés.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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