L’un parle, l’autre pas. La chute du régime syrien n’a pas la même saveur à Ankara qu’à Moscou. Autant c’est une victoire pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui voit son poids régional se renforcer, autant cela apparaît comme une déception majeure pour son homologue russe, Vladimir Poutine, menacé de perdre son influence diplomatique dans la région et ses bases militaires. en Syrie. Si elle se confirme, la perte de ces derniers, notamment de la base navale de Tartous, risque de porter un coup à l’ambition du Kremlin, désireux de projeter sa puissance au Moyen-Orient, en Méditerranée et en Afrique. «La présence militaire russe au Moyen-Orient ne tient qu’à un fil»alertait, le 9 décembre, le blogueur militaire russe « Rybar », proche du ministère de la Défense et dont la chaîne Telegram est suivie par plus de 1,3 million de personnes.
Muré dans le silence, Vladimir Poutine s’est bien gardé de commenter la fuite de Bachar Al-Assad, à qui il a offert l’asile à Moscou le 8 décembre, sans lui accorder la moindre audience. Préoccupé par sa guerre en Ukraine, incapable de fournir les armes et les troupes nécessaires au régime syrien, le maître du Kremlin a abandonné son plus ancien allié au Moyen-Orient. « Toutes les forces russes disponibles étaient concentrées exclusivement sur le front ukrainien. Dès lors, Bachar est devenu un client secondaire de Poutine.explique le journaliste russe Mikhaïl Zygar sur son blog, mercredi 11 décembre.
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