Vive inquiétude des salariés du site de La Poste à Lempdes, dans le Puy-de-Dôme
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Vive inquiétude des salariés du site de La Poste à Lempdes, dans le Puy-de-Dôme

Vive inquiétude des salariés du site de La Poste à Lempdes, dans le Puy-de-Dôme

L’arrêt de l’activité de tri industriel au centre postal de Lempdes, annoncé pour fin 2025, met sur place 150 salariés selon les syndicats, qui annoncent une grève le 6 juin. La réorganisation se fera sans licenciements, indique la direction. .

Une grève le 6 juin et un rassemblement devant le site le même jour : les salariés de la plateforme de La Poste à Lempdes, dite PIC pour plateforme industrielle du courrier, vont se mobiliser pour exprimer leur vive inquiétude.

La plateforme compte 242 salariés et 150 d’entre eux, selon les syndicats CGT et SUD, devraient être concernés par la suppression progressive des activités industrielles de tri du courrier, qui seront supprimées par étapes d’ici fin 2025. Ou plutôt relocalisées comme suit : le courrier du Cantal et de la Haute-Loire seront transformés à Montpellier dès début 2025, ceux de Creuse et de Corrèze à Bordeaux à partir de l’été 2025, et enfin ceux de l’Allier et du Puy-de-Dôme à Lyon (Saint-Priest pour être précis) à la fin de la même année 2025.

Autres sites en question

« C’est le calendrier que nous avons fixé, mais il peut encore évoluer », explique Patrick Moulène, directeur opérationnel Auvergne-Sud de La Poste, qui pilote le projet de transformation du site de Lempdes.

Au 1er janvier 2026, le PIC de Lempdes deviendra une plateforme dite multi-flux, où subsistera uniquement le traitement du courrier et des colis destinés aux entreprises, ainsi qu’une activité de logistique et de gestion de transit. Les préparatifs des tournées des facteurs, notamment de Clermont-Anatole-France, Gerzat et Chamalières, devaient également être regroupés à Lempdes. Ce qui pose aussi la question de l’avenir des salariés de ces trois sites postaux de la ville.

Des perspectives « floues »

Les habitants de Lempdes ont appris cette réorganisation en mars dernier. C’est à la fin du printemps qu’ils ont décidé de se mobiliser, car les perspectives pour les postiers directement concernés sont très « floues », selon les représentants syndicaux, qui parlent de mépris et d’indécence. « Il y a peu d’avenir pour ces salariés dans l’entreprise, en dehors de la distribution, c’est-à-dire des facteurs, mais 47 salariés ont des restrictions d’aptitude à ces postes », explique Christophe Tartière (CGT). On parle aussi de places sur le site des Gravanches ou dans d’autres départements… »

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« Il sera effectivement possible de suivre l’activité de tri à Montpellier, Bordeaux ou Lyon, mais on parle de bas salaires et d’aller dans des villes où le niveau de vie est très différent », ajoute Fabienne Dupin (SUD).

De son côté, la direction refuse de préciser le nombre de salariés impactés. « C’est trop tôt, selon Patrick Moulène. Nous écoutons ces personnes et travaillons avec elles pour faire des propositions d’évolution de carrière. Nous avancerons par étapes, avec eux, pour parvenir à une transformation totale en 2026, sans aucun licenciement et sans impact sur le service rendu aux clients, six jours sur sept. »Photo Rémi Dugne

Moins de lettres

La baisse du nombre de lettres que La Poste traite chaque année, de 18 milliards en 2008 à 6 milliards aujourd’hui, et une prévision de 3 milliards en 2030, a motivé la transformation initiée par la direction, le site de Lempdes ayant – même enregistré une baisse activité de tri de 21 % en trois ans.

Les syndicats réfutent cette fatalité. «Le nombre de lettres diminue mais le niveau d’emploi est déjà adapté», explique Fabienne Dupin. Nous avons du travail à Lempdes. Ces décisions sont annoncées comme irrévocables. Nous souhaitons qu’ils ne le soient pas. »

D’où la mobilisation annoncée le 6 juin et l’interpellation des élus locaux pour qu’ils pèsent eux aussi sur un dossier aux enjeux sociaux mais aussi environnementaux. Et ce point donne également lieu à un dialogue compliqué entre syndicats et direction, certains estimant qu’il y aura à terme « plus de camions sur les routes », l’entreprise affirmant de son côté vouloir « adapter sa distribution de courrier et de colis aux les modes de produits doux désormais privilégiés dans les zones urbaines.

Patrice Campo

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