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visualiser où se situe le conflit dans l’enclave palestinienne

Alors que l’armée israélienne déploie ses troupes dans le sud du territoire, où plus d’un million de personnes sont réfugiées, les ONG craignent un nouvel exode massif.

Une nouvelle étape dans la guerre qui ravage la bande de Gaza. Depuis mardi 7 En mai, des chars de l’armée israélienne sont stationnés à Rafah, au sud de l’enclave, également visé par d’intenses bombardements. Après avoir pris le contrôle du poste frontière de la ville côté Gaza, point de passage vers l’Egypte, Israël semble ainsi concrétiser l’assaut de grande ampleur annoncé depuis plusieurs semaines, dans cette zone où environ 1,4 millions de personnes, selon l’ONU.

Un peu plus d’un mois après le « retrait tactique », le 7 En avril, de ses troupes stationnées à Khan Younes, l’armée israélienne veut se repositionner autour de quelques points névralgiques. Mais lesquels exactement ? Et avec quelles conséquences pour les populations de l’enclave, déjà déplacées à plusieurs reprises vers des zones de plus en plus restreintes. ? A travers trois cartes, franceinfo fait le point sur la guerre menée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, qui entre dans son huitième mois.

1 Des soldats israéliens déployés dans le centre et le sud de la bande de Gaza

Après avoir lancé le 27 octobre 2023 une opération terrestre « approfondie » dans l’enclave palestinienne, en représailles à l’attaque terroriste perpétrée trois semaines plus tôt par le Hamas, l’armée israélienne a progressivement retiré une partie de ses troupes, composées d’une grande majorité de réservistes. Début avril, elle annonce que ses missions ont été « réalisé » à Khan Younes, avant d’ordonner à ses soldats de quitter la zone. Mais les Israéliens n’ont pas encore quitté Gaza.

La Brigade d’infanterie Nahal et la 162e La division blindée a reçu l’ordre de rester stationnée dans l’enclave palestinienne. Cette dernière unité a pris le contrôle du point de passage de Rafah, entre l’enclave et l’Egypte, le 7. peut. Selon le récit Telegram de l’armée israélienne, la 401e brigade blindée a également participé à cet assaut et mène depuis des incursions dans l’est de Rafah.

Après avoir envahi plusieurs zones de la bande de Gaza, l'armée israélienne recentre ses troupes au Nord et au Sud.  (ASTRID AMADIEU / FRANCEINFO)

Le reste des troupes terrestres est concentré plus au nord, le long de la route 749, également appelé couloir Netzarim. Cette ligne de démarcation au sud de la ville de Gaza a été spécialement créée par l’armée israélienne pour couper le territoire en deux. Elle tire son nom d’une ancienne colonie israélienne démantelée en 2005 et croise les deux routes principales de Gaza, créant un carrefour stratégique.

Depuis le couloir de Netzarim, actuellement géré par la 99e division d’infanterie, l’armée israélienne affirme mener « raids et embuscades ciblés » au nord et au centre de la bande de Gaza. Sur Telegram, elle affirme avoir lancé des opérations tous azimuts ces dernières semaines : Al-Chati et Zeytoun (nord), à Nuseirat (centre), à ​​l’hôpital al-Shifa de la ville de Gaza… La présence militaire dans ces zones est également trahie par un autre élément : plusieurs soldats israéliens y ont été tués récemment, comme l’a annoncé l’armée sur sa page dédiée.

2 Des destructions massives et une « zone tampon » d’un kilomètre de large

Après plus de 200 jours de conflit armé, un tiers de la bande de Gaza est en ruines. Le nord du territoire a été le premier touché, avant que les bombardements ne se multiplient, à partir de novembre 2023, au sud, à Khan Younes notamment, tuant de nombreux civils qui avaient alors quitté la ville de Gaza. Fin mars, Unosat, le service de cartographie par satellite des Nations Unies, On estime que 35 % des bâtiments de l’enclave ont été endommagés ou détruits.

Selon les données d'Unosat, 90 % des bâtiments situés dans le "tampon" sont partiellement ou complètement rasés.  (ASTRID AMADIEU / FRANCEINFO)

Une bonne partie de ces bâtiments détruits se trouvent à la frontière avec Israël, sur une bande d’environ un kilomètre de profondeur en territoire palestinien. Dans Dans une déclaration publiée en février, Unosat a souligné que près de 90 % des bâtiments situés dans cette « zone tampon » ont été partiellement ou totalement rasés. Selon l’armée israélienne,Cette bande a été créée à des fins défensives. « Il s’agit d’arrêter une attaque terroriste, rien d’autre. Cela donne le temps et l’espace pour espérer empêcher ce type d’attaque. », Miri Eisin, colonel de réserve dans l’armée israélienne, l’expliquait à franceinfo en avril.

La création de ceci le no man’s land à grand renfort de bombes et de bulldozers est pourtant très critiquée par la communauté internationale. C’est même un « un possible crime de guerre », comme l’a déclaré en février le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, estimant que cette opération « a pour but ou pour effet de rendre impossible le retour des civils dans ces zones ».

3Une troisième vague d’évacuations pour plus d’un million de personnes

Au huitième mois du conflit à Gaza, la grande majorité des quelque 2,3 Des millions d’habitants de l’enclave palestinienne ont dû fuir à plusieurs reprises leur foyer, puis leur abri. Le 13 octobre 2023, au tout début de son opération « Épées de fer », l’armée israélienne a ordonné aux habitants du nord de se déplacer vers le sud, au-delà du Wadi Gaza, rivière qui marque la limite de la ville de Gaza. . Beaucoup ont emprunté la route côtière d’al-Rashid pour chercher refuge à Khan Younes, alors désigné comme « zone plus sûre » par l’armée israélienne.

Le 1er et le 2 En décembre, un deuxième ordre d’évacuation a été donné pour le gouvernorat de Khan Younes. Des centaines de milliers de personnes ont alors fui vers Rafah, la dernière ville du Sud avant la frontière égyptienne. Au total, 1,4 Des millions de personnes s’y pressaient début mai, selon l’ONU. Lundi, l’armée israélienne a finalement ordonné à une partie des habitants et des personnes déplacées de quitter la zone, via des SMS et des milliers de tracts largués par avion.

Environ 1,4 million de personnes fuyant les bombardements étaient rassemblées début mai 2024 à Rafah, au sud de la bande de Gaza.  (ASTRID AMADIEU / FRANCEINFO)

En quelques jours, plus de 100 000 les gens ont fui Rafah, comme indiqué vendredi Georgios Petropoulos, chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) pour Gaza. Dans son ordre d’évacuation, l’armée israélienne invite les populations à rejoindre un « zone de services humanitaires »situé le long de la côte entre le village d’Al-Mawasi et la ville de Deir al-Balah.

Comme l’a noté la BBC à partir d’images satellite, l’armée israélienne érige depuis fin avril un village de tentes dans cette zone. « Il ne suffit pas de monter des tentes. À côté de cela, il faut tout un service d’assainissement, d’eau et de santé. », a alerté Philippe Bonnet, directeur des urgences de Solidarités International, début mai. L’inquiétude des ONG est d’autant plus vive que les postes frontières de Rafah et Kerem Shalom ne permettent plus le passage de l’aide humanitaire par le Sud. Même si le deuxième a rouvert mercredi, la livraison reste « extrêmement difficile », a déploré jeudi soir dans un entretien à l’AFP Andrea De Domenico, chef d’Ocha dans les territoires palestiniens occupés.

Alors que les négociations se poursuivent difficilement entre Israël et le Hamas, la fin des combats à Gaza reste une perspective lointaine. « Même après avoir pris soin de Rafah, il y aura du terrorisme », a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, cité par Haaretz. « Le Hamas va se déplacer vers le nord et se regrouper. Nous reviendrons et opérerons partout où cela se produira.a-t-il assuré.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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