La part des consultations liées aux syndromes grippaux a augmenté au cours de la deuxième semaine de janvier. La tendance pourrait s’inverser dans les hôpitaux, mais la pression reste importante.
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La grippe continue de prendre de l’ampleur en France. L’épidémie a atteint un « haut niveau d’intensité dans toutes les tranches d’âge » au cours de la deuxième semaine de janvier, a rapporté l’agence Santé publique France, mercredi 15 janvier, dans son bulletin de surveillance hebdomadaire. Si le pic semble avoir été atteint aux urgences, ce n’est pas le cas chez SOS Médecins, où près d’un quart des consultations à domicile concernent désormais cette maladie. Le début de l’année a surtout été marqué par une explosion de la mortalité liée à ce virus, qui représente une proportion de décès en France jamais atteinte depuis le début du suivi en 2019. L’épidémie concerne désormais la France entière, la Corse, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. Voici trois graphiques qui permettent de suivre son évolution
La hausse se poursuit chez SOS Médecins
Durant la semaine du 6 au 12 janvier, SOS Médecins a enregistré 22 408 actes médicaux pour syndrome grippal, soit un total qui représente 22,5 % de l’ensemble des consultations réalisées par les médecins de son réseau (contre 20,3 % la semaine précédente). Santé publique France y voit un signe de « intensification de l’activité grippale en ville »à des niveaux qui font déjà de cet hiver le troisième plus virulent à cet égard sur les huit dernières années, derrière les pics de janvier 2019 et surtout de décembre 2022.
Dans son bulletin, Santé publique France précise que la hausse des indicateurs en médecine de ville au cours de la semaine affecte « toutes les tranches d’âge, à l’exception des personnes âgées de 65 ans et plus ». Les enfants de moins de 15 ans sont la catégorie dans laquelle la progression de l’épidémie a été la plus forte cette semaine de rentrée.
Un début de déclin à l’hôpital ?
En une semaine, les patients admis pour syndrome grippal ont représenté 4,3 % des admissions aux urgences, une proportion en baisse par rapport à la première semaine de l’année (5,2 %). Au total, 14.651 passages ont été enregistrés, soit une baisse significative de 20% en une semaine. La flambée des cas depuis fin décembre avait conduit 87 hôpitaux du territoire à activer leur « plan blanc », selon un décompte du ministère de la Santé au 10 janvier.
La part des hospitalisations liées à la grippe a également diminué (4,6 %, contre 5,4 % une semaine plus tôt), tout en restant « à un niveau d’intensité très élevé dans toutes les tranches d’âge »insiste Santé Publique France. L’agence alerte également sur une augmentation significative des hospitalisations d’enfants de moins de 5 ans. Toutefois, les personnes âgées d’au moins 65 ans restent les plus exposées, au point de représenter les deux tiers des hospitalisations après un passage aux urgences pour une grippe. Enfin, selon des données préliminaires, 79 % des patients admis en réanimation avec un statut vaccinal connu n’étaient pas vaccinés contre la grippe.
Des données de mortalité inquiétantes
Santé publique France signale un «forte augmentation» de l’indicateur de mortalité, désormais à « un niveau jamais atteint pour la grippe depuis la mise en place de cette surveillance » des décès par certificat électronique, à l’hiver 2019-2020. En une semaine, 611 décès provoqués ou favorisés par la grippe ont été déclarés par certificat électronique, soit 7,3% de l’ensemble des décès enregistrés via cet appareil, utilisé par la plupart des hôpitaux, mais encore peu répandu en médecine de ville. .
Dans plus de neuf cas sur dix, les personnes décédées de la grippe étaient âgées de 65 ans et plus. Au niveau régional, les territoires les plus touchés durant la semaine du 6 au 12 janvier sont la Bourgogne-Franche-Comté (où 12,4% des décès certifiés sont liés à la grippe), le Grand Est (9,4%) et Provence-Alpes-Côte d’Azur ( 9,2 %).