Nouvelles

visualiser la baisse du nombre de candidats depuis 1988

Le nombre de candidats aux élections législatives de 2024 est le plus faible depuis trente ans. L’alliance de la gauche et la soudaineté de ces élections ont drastiquement réduit le nombre d’aspirants députés.

Publié


Temps de lecture : 3 minutes

Affiches de candidats aux élections législatives à Vanves (Hauts-de-Seine), le 20 juin 2024. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Avec 4 010 candidats aux législatives, le nombre d’aspirants députés n’a jamais été aussi faible depuis près de trente ans. Entre l’alliance des partis de gauche et les délais restreints de présentation des candidats, il y en a 2.280 de moins pour ces élections qu’en 2022.

La baisse du nombre de candidats à la députation avait déjà commencé il y a deux ans. L’alliance des partis de gauche au sein du Nupes avait déjà ramené le nombre de candidats à 6.290, contre 7.877 en 2017.

À l’alliance de la gauche, réunie cette fois sous la bannière du Nouveau Front populaire, s’ajoute la baisse du nombre de petits partis représentés. Le court laps de temps entre l’annonce des élections législatives, le 9 juin, et la date limite de dépôt des candidatures, une semaine plus tard, ne leur a pas laissé le temps de s’organiser. On est donc bien loin du record de 2002, où 8 443 candidats étaient en lice pour les 577 circonscriptions françaises.

Le nombre de candidats par circonscription est donc en nette baisse. En moyenne, ils sont sept lors de ces élections législatives, contre 11 en 2022. Au 30 juin, une quarantaine de circonscriptions ne compteront que quatre candidats, la plupart du temps issus de grands partis bien identifiés.

Cette baisse est due à une diminution globale du nombre de candidats. En 2022, il n’y avait qu’une seule circonscription avec cinq candidats ou moins. En 2024, ils seront 144. De même, en 2022, 54 % des circonscriptions comptaient plus de 10 candidats en lice. En 2024, ils ne seront plus que 7 %.

Dans de nombreuses circonscriptions, seuls les grands partis présenteront des candidats. « Depuis notre création en 2016, nous avons présenté des candidats à toutes les élections, notamment aux législatives. Ne pas le faire cette fois est un choix forcé« , regrette Hélène Thouy, coprésidente du Parti animaliste.

« En 2022, nous avons pu présenter 95 candidats. Là, vu les délais, on n’a pas eu le temps« , explique Pierre Beyssac, l’un des porte-parole du Parti Pirate. Quant aux trois semaines qui séparent l’annonce d’Emmanuel Macron et le premier tour, elles ont également laissé peu de place aux petits partis pour leur permettre de mettre en place les moyens logistiques de campagne. .

« Au-delà du dépôt des candidatures, il aurait fallu envoyer le nécessaire à l’imprimeur le mercredi suivant la dissolution, pour espérer avoir des bulletins de vote pour le Parti animaliste dans les bureaux de vote le 30 juin. Ce qui nous a laissé à peine trois jours, sachant que la plupart de nos adhérents sont des bénévoles.« , explique Hélène Thouy. En l’absence de candidats, ces partis sont privés de la visibilité médiatique dont ils bénéficient normalement lors des élections législatives.

« Les campagnes électorales sont pour nous des moments privilégiés. Cette dissolution freine les partis émergents et empêche le renouvellement des partis, essentiel à la vie politique.»

Pierre Beyssac, porte-parole du Parti Pirate

sur franceinfo

Autre danger pour les petits partis : la perte d’une source de financement. Les partis qui parviennent à obtenir au moins 1 % des voix dans 50 circonscriptions bénéficient d’un financement de l’État, même s’ils n’obtiennent pas de siège. « La dissolution met fin à ce financement, elle nous met en difficulté« , souligne le coprésident du Parti animaliste.

« En 2022, nous avons eu de bons scores, ce qui nous a permis d’obtenir 23 000 euros par an jusqu’en 2027. Là, ce sont donc trois années de financement perduesdéplore Pierre Beyssac. Nous avons certes peu de frais de fonctionnement, mais cela nous gênera encore à l’avenir. Comme nous sommes en dessous du seuil de remboursement de nos campagnes électorales, pour les prochaines élections, nous serons obligés de financer nous-mêmes les scrutins, à perte. »

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
Bouton retour en haut de la page