Visite de Benjamin Netanyahu dans un pays en pleine tourmente

Moins de 48 heures après que Joe Biden s’est retiré de la course à la présidentielle américaine, le Premier ministre israélien est arrivé à Washington, où il prononcera un discours devant les membres du Congrès, avant de rencontrer le président… ainsi que Kamala Harris.

La visite de Benjamin Netanyahu à Washington, mardi 23 juillet, intervient au beau milieu d’un grand moment d’incertitude politique aux Etats-Unis, qui inquiète particulièrement Israël. Incertitude, c’est le mot utilisé par Benjamin Netanyahu lundi juste avant d’embarquer dans l’avion à l’aéroport Ben Gourion. Et il ne savait pas à quel point il avait raison.

Le Premier ministre israélien devait rencontrer Joe Biden mardi, mais ce sera désormais jeudi, car le président américain se remet encore du Covid. La presse israélienne parle même de chaos. Le retrait de Joe Biden de la course à la Maison Blanche, écrit le Le Jerusalem PostCette décision pourrait inciter le Hamas à durcir sa position dans les négociations pour la libération des otages et donner à l’Iran l’impression que le moment est venu d’intensifier ses attaques contre Israël. Bref, cette décision du président américain ne pouvait pas survenir à un pire moment pour l’Etat hébreu, écrit le journal.

Biden est désormais à son point le plus faible au cours d’un mois où Israël a le plus besoin que Washington soit en position de leadership forte, ce qui crée des difficultés pour conclure l’accord sur les otages et fait paraître Israël plus vulnérable à l’Iran, écrit-il. @tovahlazaroff https://t.co/8BdLPZXKuQ

— Le Jerusalem Post (@Jerusalem_Post) 22 juillet 2024

Car cette visite intervient alors que plusieurs fronts ont été ouverts contre Israël ces dernières semaines. Dans le nord du pays avec le Hezbollah, puis vendredi dernier, pour la première fois, un drone houthi a tué une personne et en a blessé des dizaines à Tel-Aviv, au cœur du pays. La riposte israélienne ne s’est pas fait attendre : samedi, sans consulter ses alliés, notamment les Etats-Unis, l’aviation israélienne a riposté, en attaquant le port yéménite de Hodeidah, tuant six personnes et en blessant des dizaines. Israël dit avoir visé des dépôts d’armes et des raffineries de pétrole, sources de revenus des rebelles houthis, soutenus par Téhéran. Le risque est désormais celui d’une spirale. Les Houthis et Israël ont échangé de nouvelles menaces.

Aux Etats-Unis, Benjamin Netanyahu va donc tenter de défendre sa stratégie. C’est l’occasion pour lui de se positionner en leader mondial. Mais voilà : sa visite était prévue de longue date, programmée avant les soubresauts de la campagne présidentielle américaine. Outre les discussions pour parvenir à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, l’enjeu principal pour Benjamin Netanyahu est l’espoir de voir progresser les efforts de médiation des Etats-Unis dans la crise des otages. Le retrait de Joe Biden tombe donc à un mauvais moment pour Israël. Et on l’a appris mardi matin : une rencontre avec Kamala Harris vient d’être programmée. Elle aura lieu à part, dans le courant de la semaine.