NARRATIF – Depuis le début de la semaine, la cour d’appel d’Aix-en-Provence tente de faire la lumière sur le fonctionnement très structuré des « Arrow Baga », un gang mafieux nigérian ultraviolent qui est notamment accusé d’avoir abusé de prostituées à Marseille, toutes sur fond de rites vaudous.
Le Figaro Marseille
« C’est F. qui est venu chez moi. C’est F. qui violé la première. J’ai vu ses sous-vêtements. F. a été le premier à me violer, sans préservatif. Margaret* sanglote derrière le paravent. C’est la première fois que l’ancienne prostituée raconte publiquement cette journée de mars 2020 qui la traumatise encore. Et elle le fait ce mardi, plus de quatre ans après, devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence, par visioconférence. Au moment des faits, Margaret était une prostituée qui avait quitté son pays natal, le Nigeria, depuis plusieurs années, pour terminer son voyage sur un bout de trottoir à Marseille, entourée d’autres compagnons d’infortune.
Le chemin de Margaret croisa un jour celui du « Arrow Baga ». À l’origine, il s’agissait d’une fraternité étudiante nigériane visant à promouvoir la culture locale au sein des universités du monde entier. Mais aujourd’hui, ils sont devenus une bande criminelle violente et très structurée, qui a choisi la machette pour emblème, la terreur pour loi et le proxénétisme…