Violences urbaines à Fort-de-France, couvre-feu partiel instauré
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Violences urbaines à Fort-de-France, couvre-feu partiel instauré

Violences urbaines à Fort-de-France, couvre-feu partiel instauré
Une voiture en feu en Martinique, dans un contexte de violences urbaines contre la vie chère, le 17 septembre 2024.
THOMAS THURAR / AFP Une voiture en feu en Martinique, dans un contexte de violences urbaines contre la vie chère, le 17 septembre 2024.

THOMAS THURAR / AFP

Une voiture en feu en Martinique, dans un contexte de violences urbaines contre la vie chère, le 17 septembre 2024.

MARTINIQUE – Le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a annoncé la mise en place d’un couvre-feu à partir de ce mercredi 18 septembre au soir jusqu’au 23 septembre dans certains quartiers de Fort-de-France les plus touchés par les violences urbaines, de 21 heures à 5 heures du matin, ainsi qu’un renforcement de la présence des forces de l’ordre.

« J’annonce également que j’ai signé un ordre de couvre-feu. » dans certains quartiers de la capitale de la Martinique, a déclaré le préfet de cette île française des Caraïbes lors d’une conférence de presse après plusieurs nuits de violences urbaines dans un contexte de mobilisation contre la vie chère. « J’ai demandé aux forces de sécurité intérieure de saturer les routes et les ronds-points de leur présence et de procéder à autant d’arrestations que possible. »il a continué.

Depuis plusieurs nuits, des violences urbaines secouent certains quartiers de Fort-de-France, capitale de cette île des Antilles françaises comptant environ 350 000 habitants. Dans la nuit de mardi à mercredi, un McDonald’s du quartier de Dillon a été incendié.

Barricades et incendies

Dans le même quartier, un hypermarché Carrefour a été « envahi par une cinquantaine d’individus qui ont dressé une barricade sur le parking et ont tenté d’y mettre le feu »Les autorités ont indiqué à l’AFP qu’en fuite sur un scooter au moment de la dispersion par la police, un homme est tombé, se blessant légèrement. Il a été interpellé.

Ces tensions s’inscrivent dans un mouvement de protestation contre la vie chère qui a débuté début septembre. En Martinique, selon une étude de l’Insee, en 2022, les prix des denrées alimentaires étaient 40 % plus élevés qu’en métropole.

Selon les autorités, «  quelques barricades » ont été érigées dans la nuit de mardi à mercredi. A Ducos, commune située au sud-est de Fort-de-France, «  « Il y avait des barricades en feu sur la N8 et des projectiles étaient lancés sur la police. »selon les autorités, qui ont fait état d’un retour au calme et «  barricades enlevées » à 4h du matin.

Plusieurs blessés

«Depuis le début des opérations de rétablissement de l’ordre, nous avons enregistré 15 arrestations»a annoncé le préfet de la Martinique, faisant référence à « 11 policiers blessés par balles ». De plus, «  trois émeutiers » ont également été blessés, selon Jean-Christophe Bouvier, dont un par balle, objet d’une «  enquête en cours ».

Des violences avaient déjà éclaté à Sainte-Thérèse dans la nuit du 2 au 3 septembre, au cours desquelles des policiers avaient été pris pour cible à balles réelles. Dans la nuit de vendredi à samedi, deux personnes ont ouvert le feu sur la façade du commissariat de Fort-de-France, sans faire de blessés.

Le Grand Port Maritime de Martinique, par lequel transitent 98% des marchandises entrant ou sortant de ce territoire d’outre-mer, est également visé par le mouvement de contestation.

« Pourquoi ne pouvons-nous pas avoir les mêmes prix ? »

« Nous lançons depuis juillet, le 1er juillet plus précisément, des injonctions aux grandes enseignes pour leur demander d’aligner leurs prix sur ceux pratiqués en France métropolitaine. »Rodrigue Petitot, leader du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), a déclaré à l’AFPTV.

« Nous sommes Français, nous avons les mêmes cartes d’identité, les mêmes amendes, les mêmes impôts sinon plus d’impôts, nous ne comprenons pas pourquoi sur le sujet de l’alimentation spécifiquement nous ne pourrions pas avoir les mêmes prix »critiqué Rodrigue Petitot, surnommé « le R » sur l’île.

Invités jeudi dernier à une table ronde en préfecture avec l’ensemble des acteurs de la grande distribution et des institutionnels, les représentants du RPPRAC ont quitté les négociations au bout de cinq minutes lorsque le préfet a refusé de diffuser les échanges en direct sur les réseaux sociaux.

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