Divertissement

Violences subies, prédations au cinéma, sa sœur Maïwenn avec Luc Besson… Isild le Besco révèle tout dans son livre choc « Dire la vérité »

Après le récent témoignage de Judith Godrèche, les livres de Flavie Flament, Vanessa Spingora, ou encore Vahina Gioccante, Isild Le Besco révèle à son tour les violences, notamment sexuelles, dont elle a été victime dans un livre intitulé « Dire la vérité », qui paru ce 1er mai aux éditions Denoël.

«Chacune des femmes poussées dans l’horrible, qui a réussi à s’en remettre, parce que certaines ne s’en remettent pas et meurent, a le devoir de parler pour les autres. Pour moi, c’est grâce à mes enfants que je ne me suis pas suicidé. Je ne serai pas en paix tant que je n’aurai pas restauré ce que j’ai réussi à dépasser », déclare l’actrice et réalisatrice Isild le Besco, 41 ans, dans son livre « Dites la vérité », publié ce mercredi.

« Prisonnière de mes déficiences matérielles et affectives, j’étais le terreau parfait de toutes les maltraitances », écrit-elle. Dans cet ouvrage, elle revient sur les traumatismes de son enfance entre un père négligent et une mère autoritaire, ancienne égérie de Chris Marker, qui avaient tous deux hérité des violences infligées par leurs parents durant leur propre enfance : « Ils ont transmis à la fois leurs schémas toxiques et la force de ne pas s’en contenter », résume Isild Le Besco.

Elle retrace également son parcours et les sévices qu’elle a subis, se rappelant notamment qu’à seulement 14 ans sur le tournage du film « La Puce » d’Emmanuelle Bercot, elle a eu beaucoup de mal à filmer la scène de dépucelage, durant laquelle elle se retrouve confrontée à l’érection de son partenaire. Elle se souvient aussi des gifles qu’elle a reçues pour le tournage de « Elodie’s Choice », plus de violences physiques que ce qui était nécessaire pour le film, qu’elle a acceptées, dit-elle, par admiration pour le réalisateur.

« Pas prêt »

Dans son livre, Isild Le Besco parle également de sa fratrie, notamment de sa sœur aînée, la réalisatrice et comédienne Maïwenn, et de la relation très importante de cette dernière avec Luc Besson – qu’elle n’a visiblement pas dans son cœur et dont elle parle notamment : « Il avait engendré un enfant avec ma sœur de 16 ans, l’avait trompée puis abandonnée et hésitait à dépenser de l’argent pour que son enfant mange. » Isild Le Besco revient également sur ses relations amoureuses, également sur la prédation exercée sur elle par le réalisateur Benoît Jacquot, avec qui elle a entamé une relation alors qu’elle n’avait que 16 ans et lui 52.

Sur ce dernier point, et contrairement à Judith Godrèche qui a de son côté porté plainte contre le réalisateur, Isild Le Besco affirme qu’elle ne se sent pas encore prête à saisir la justice. «Ils me demandent et me demandent encore de recueillir ma plainte contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon», rapporte-t-elle. « Je ne veux pas me confronter à nouveau à ces institutions poussiéreuses, conçues et gouvernées par des hommes (…) C’est déjà tellement éprouvant à écrire. Appeler. Pour faire face à vos ennuis», poursuit l’auteur.

« Être victime, oui, mais de qui ? Et à partir de quoi exactement ? La sexualisation de mon corps au cinéma ? Des années d’influence de Benoît Jacquot ? Le manque d’éthique professionnelle de Jacques Doillon? elle demande. « Dire que Benoît m’a violée est une évidence (…) J’étais adolescente et je lui ai accordé toute ma confiance. Il a remplacé mon père, ma mère, toute figure d’autorité. En ce sens, son viol est aussi incestueux », estime l’actrice.

Contrôle total

Le réalisateur aurait procédé avec elle de la même manière qu’avec Judith Godrèche, notamment en demandant une chambre dans le même hôtel lors d’un tournage. « Il était obsédé par l’idée de me voir nue, allongée devant la caméra », raconte-t-elle. Je ne le voulais pas et je l’ai annoncé dès le début. Le réalisateur lui donne sa carte bancaire pour qu’elle puisse acheter tout ce qu’elle veut, puis lui demande de réaliser une scène érotique et, une fois la séquence dans la boîte, porte plainte pour vol de sa carte bancaire, raconte-t-elle encore. Elle dit qu’il insiste de plus en plus pour avoir des relations sexuelles avec elle, ce qui finit par arriver et lui cause une grande douleur émotionnelle. Leur relation s’est poursuivie pendant que Benoît Jacquot était marié. Il lui impose un contrôle sur tout, de ses vêtements à ce qu’elle mange, dit-elle. L’influence est totale.

Elle ne lui a jamais dit «je t’aime», dit-elle, et affirme que le jour où elle a annoncé que c’était fini, il l’avait fait chanter pour qu’elle se suicide. Une scène d’une grande violence s’est ensuivie où il l’a jetée dans les escaliers, raconte-t-elle encore.

« Prisonnière de mes déficiences matérielles et affectives, j’étais le terreau idéal pour toutes sortes de maltraitances », estime Isild le Besco. « Comme beaucoup (d’actrices), c’est mon histoire personnelle qui me prédisposait à être utilisée, objectivée », a-t-elle confié au Monde, selon des propos relayés dans un article publié ce mercredi 1er mai. leur jeunesse, peut-être pire encore, mais c’est l’illustration d’une époque, de la façon dont une petite fille est traitée sur un plateau et plus largement dans le monde.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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