Violences sexuelles : 120 nouvelles victimes accusent P. Diddy

Si les viols et agressions sexuelles sous asservissement chimique sont au cœur du procès pour viol Mazan, le sujet est aussi omniprésent outre-Atlantique, dans l’affaire qui augure des débuts de MeToo dans l’industrie musicale américaine. Deux semaines après l’arrestation du rappeur américain Sean « Diddy » Combs, 54 ans, 120 nouvelles victimes ont décidé de le poursuivre au civil, a expliqué l’avocat Tony Buzbee, lors d’une conférence de presse à Houston, au Texas, tenue mardi 1er octobre par plusieurs avocats de victimes. « Dans 90 % des cas, ces individus étaient drogués » il a continué. Parmi les victimes, 25 étaient mineures au moment des faits. Les témoignages couvrent les trois dernières décennies. Selon le conseil, « le mur du silence est brisé et les victimes se manifestent ».

C’est une plainte de son ex-compagne, la chanteuse Cassie, déposée en novembre 2023 puis retirée qui a déclenché les premières révélations. Depuis, de nombreuses victimes se sont manifestées. Ils ont décrit l’artiste, qui cumule activités dans la musique et dans l’industrie de l’alcool, comme un prédateur sexuellement violent. Les victimes présumées l’accusent d’avoir utilisé son empire musical pour violer et agresser sexuellement ses victimes, en utilisant de l’alcool et des drogues pour les forcer à se soumettre. Arrêté lundi 16 septembre, le rappeur et producteur, actuellement en détention provisoire à New York dans l’attente de son procès, nie ces accusations.

Viols et agressions sexuelles sous assujettissement chimique

Outre les 120 nouvelles victimes, les équipes impliquées continuent de travailler «  sur plus de 100 autres cas »a assuré un autre avocat des victimes, Andrew Van Arsdale. Autant de nouveaux témoignages qui résultent de la mise en place d’une ligne de crise téléphonique par le cabinet d’avocat après l’arrestation de la figure emblématique du hip-hop de la Côte Est. Au total, plus de 3 285 personnes ont appelé, se disant victimes ou témoins d’une attaque du milliardaire.

Et la soumission chimique est au cœur des témoignages. « Je dirais que dans 90 % des cas, ces individus étaient drogués » avant d’être attaqué, a expliqué Maître Tony Buzbee. Lors des soirées organisées par le rappeur et producteur, également connu sous les surnoms de Puff Daddy, P. Diddy ou encore Diddy, «quand on vous donnait à boire (et…) si vous refusiez de le boire, vous étiez expulsé»a-t-il déclaré, relatant le témoignage d’une victime présumée.

P. Diddy et d’autres auraient agressé sexuellement un garçon de neuf ans

Certaines victimes, mineures au moment des faits, étaient parfois très jeunes, a poursuivi l’avocat, qui a pris comme exemple le cas d’un garçon de neuf ans alors qu’il auditionnait pour le label de P. Diddy, Bad Boy Records. « Cette personne a été agressée sexuellement, apparemment par Sean Combs et plusieurs autres personnes au studio, lui promettant ainsi qu’à ses parents un contrat d’enregistrement en échange. »il a détaillé.

Une autre femme, mineure de 15 ans au moment des faits, affirme avoir « a été violée » par l’artiste lors d’une soirée où elle était droguée, avant « d’autres personnes la violent à tour de rôle ». Les avocats ont appelé d’autres personnes à se manifester. « J’espère que grâce à ce processus, de nombreuses personnes puissantes et de nombreux secrets seront révélés »prévint Maître Tony Buzbee.

Le déclencheur des révélations : les accusations de viols et de violences par son ex-compagne

L’arrestation qui a précédé ces nouvelles révélations est intervenue alors que Puff Daddy est visé depuis début juillet par la plainte d’une ancienne actrice porno, Adria English. La victime présumée accuse Sean Combs de l’avoir utilisée « comme un pion sexuel pour le plaisir et le bénéfice financier d’autrui » lors de soirées dans les Hamptons, à New York et en Floride entre 2004 et 2009.

Un nouveau témoignage intervenu plusieurs mois après la publication en mai 2024 d’une vidéo datant de 2016, le milliardaire se déchaînant sur son ex-compagne « Cassie » Ventura. Avant la publication de cette vidéo, son ex-compagne avait porté plainte en novembre 2023, puis l’avait retirée. L’affaire avait été réglée « à l’amiable » selon un accord confidentiel. Dans cette plainte, elle accusait son ex-conjoint de viols et de violences physiques sur une décennie.