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Violences policières masquées, propos sexistes… Le centre de vidéosurveillance de Marseille en ébullition

La mairie de Marseille se retrouve au cœur d’un scandale après de nouvelles révélations sur les pratiques de ces agents au sein de son centre de surveillance urbaine, accusés notamment d’avoir volontairement dissimulé des violences policières ou encore de commenter les tenues de passants filmés.

Le Figaro Marseille

Les enregistrements sont pour le moins éloquents. « N’arrête pas ce gars, dit une femme, visiblement en pleine conversation téléphonique. Vous le mettez au sol, vous le menottez et c’est fini. La cale à la limite, vous la mettez dans la voiture quand personne ne vous voit. « Mon bébé, mon sang, ma famille, pouvons-nous encore entendre. Frère, demande-lui quand il frappe deux lignes droites comme ça, il se cache. Il ne passe pas sous la caméra !

Cette femme travaille au centre de surveillance urbain de Marseille. Quelques minutes plus tôt, des policiers municipaux ont frappé un homme dans les rues de Marseille sans raison apparente. Et comme BFMTV l’a révélé le mois dernier, ces faits se sont déroulés sous l’œil des caméras de vidéosurveillance du centre de surveillance urbaine de la ville, avant que l’objectif ne change brusquement d’angle.

Or, selon des enregistrements sonores obtenus par nos confrères de Provence, Ce changement d’angle de vue serait en effet le résultat d’une action d’agents du centre de surveillance urbain souhaitant protéger leurs confrères. Le quotidien régional s’est également procuré d’autres enregistrements, sur lesquels on entend ces mêmes agents commenter les tenues des femmes filmées par les caméras, lorsqu’elles ne zooment pas sur leurs postérieurs.

La droite pointe vers un centre de vidéosurveillance « en roue libre »

Ces nouvelles révélations discréditent encore davantage la police municipale de Marseille et sa gestion par le maire divers de gauche de la ville, Benoît Payan. «Depuis des mois, nous demandons des informations claires et précises sur la gestion du centre de surveillance urbain»réclament dans un communiqué les élus de l’opposition de droite, qui réclament la démission du adjoint à la sécurité Yannick Ohanessian. « Le centre de surveillance urbain n’est en réalité pas géré, accuser ces mêmes élus. Cet outil essentiel est en roue libre depuis que Nupes en a pris la responsabilité..

« Il n’existe pas de système parfait, et certains systèmes peuvent mal fonctionner. croit Me Victor Gioia, avocat de l’agent du centre de surveillance urbaine qui a révélé les premiers faits dans la presse. Dans cette affaire, il y a un vrai problème d’encadrement, dans un service qui était pour certains un placard, selon mon client. Ce dernier a fait de nombreux reportages sur la situation et les exactions, et à partir de là, nous avons tenté de le licencier. La chef de la police municipale n’est peut-être coupable de rien, mais elle est responsable de tout. Aussi, soit elle n’a pas été informée, et c’est un vrai problème, soit elle le sait très bien et elle n’a rien dit, et c’est aussi un problème. »

« J’avoue mon agacement face à cette affaire qui fonctionne de manière sérialisée, » fustige la cheffe de la police municipale Céline Leflefian. J’apprends les choses petit à petit et j’invite ce monsieur qui a des informations en sa possession à porter l’affaire devant les tribunaux. Ces faits dont je n’avais pas connaissance donnent une image qui n’est pas la réalité et qui discrédite le travail exceptionnel des agents. Les faits parlent d’eux-mêmes et je regrette de les découvrir dans la presse. S’ils sont prouvés, je les condamnerai. »

Une enquête administrative retardée

Céline Lefléfian accuse au contraire l’agent qui a révélé les faits d’être dans une logique vindicative après « avoir échoué deux fois » au poste de policier municipal. « Mon client ne cherche pas à se venger, mais un lanceur d’alerte qui dénonce des vérités, rétorque Me Gioia. La mairie préfère lancer des contrefaçons.»

Une enquête administrative interne est en cours depuis l’été dernier, et la mairie dit attendre les conclusions pour prendre des sanctions. « Nous attendons ces résultats que nous communiquerons sans souci et je prendrai les mesures nécessaires concernant une poignée d’agents, dit Céline Leflefian. Tous les faits nouveaux ont été transmis au cabinet d’avocats chargé de l’enquête interne pour l’aspect administratif ou au procureur de la République de Marseille pour l’aspect pénal. Nous contacterons à nouveau le cabinet d’avocats pour essayer d’accélérer les choses et faire en sorte que cette enquête prenne les mesures appropriées. Contacté, le parquet de Marseille n’a pas encore répondu à nos sollicitations.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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