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Violemment assassiné en Algérie il y a dix ans, l’alpiniste Hervé Gourdel honoré dans son village de Saint-Martin-Vésubie


Le 24 septembre 2014, le guide de haute montagne de 55 ans avait été décapité par des terroristes dans le massif du Djurdjura après avoir été enlevé. L’ancienne place du marché de Saint-Martin-Vésubie a été rebaptisée mardi à son nom.

Le Figaro de Nice

C’était il y a dix ans, le 22 septembre 2024. Loin des sommets de la Vésubie (Alpes-Maritimes) qu’il connaissait si bien, le guide de haute montagne Hervé Gourdel était enlevé en Algérie, dans le massif du Djurdjura, en Kabylie, par un groupe terroriste proche de l’Etat islamique (EI). Ses ravisseurs ordonnaient alors à la France de retirer ses troupes armées en Irak engagées contre Daech. Un ultimatum refusé par le gouvernement de l’époque et qui conduisit deux jours plus tard à la décapitation de Maralpin, 55 ans, le 24 septembre. Les images insoutenables de la tuerie étaient alors diffusées sur les réseaux sociaux. Six ans plus tard, un tribunal algérien condamnait à mort le principal accusé, jugé pour l’assassinat de l’alpiniste. Sept autres individus, jugés par contumace, étaient également condamnés à mort.

À Saint-Martin-Vésubie, dans l’arrière-pays niçois, Hervé Gourdel était une figure locale populaire et respectée. « Tout le monde connaissait Hervé. Surtout ceux qui s’intéressaient à la montagne, de loin ou de près. Il était la référence. »se souvient Thierry Ingigliardi, adjoint au maire et passionné d’alpinisme. « C’était un guide qui nous expliquait beaucoup de choses. Un très bon professeur, très rassurant. On lui demandait son avis sur tous les sommets que l’on voulait gravir. Sa mort, à l’époque, a touché beaucoup de monde, c’était quelque chose d’improbable. Le village n’a pas oublié », Il continue. Et ajoute : « Évidemment, le souvenir s’estompe. Surtout avec les deux grosses tempêtes (Alex et Aline, qui ont ravagé les vallées, NDLR) que nous avions ici, la question a été reléguée au second plan…»

Devoir de mémoire

C’est dans ce sens, pour que personne n’oublie jamais et pour honorer la mémoire du guide, que l’ancienne place du marché a été rebaptisée place Hervé Gourdel par la municipalité. La plaque n’a pas été installée n’importe où : juste au-dessus du bureau des guides de haute montagne, que l’alpiniste a lui-même fondé en 1987. De son côté, la famille de l’alpiniste continue de faire vivre sa mémoire à travers l’association qu’elle a fondée et qui porte son nom. Elle mène des opérations de solidarité, organise chaque année un trail et un festival Images et Montagne au cours duquel cette année des photos prises par Hervé Gourdel (qui avait une véritable passion pour la photographie) ont été exposées.

Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui ont pensé au guide à l’occasion du dixième anniversaire de sa mort. C’est notamment le cas du maire de Nice, Christian Estrosi, et du député du 1D circonscription des Alpes-Maritimes et enfant de Saint-Martin-Vésubie, Éric Ciotti. « Les années n’effacent ni la douleur ni la colère. Nous pensons tous à lui en ce jour douloureux, ainsi qu’à tous ses proches. »a écrit le maire de Nice, partageant une photo de lui aux côtés du malheureux lors d’une randonnée. « J’ai une pensée émue pour Françoise, son épouse et ses enfants qui vivent avec son absence mais entretiennent humblement son souvenir. »a écrit le parlementaire azuréen.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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