Viol à Courbevoie : des associations féministes et antiracistes unies contre l’antisémitisme et les violences sexuelles
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce jeudi soir place de la Bastille à Paris, après le viol antisémite d’une jeune fille de 12 ans samedi à Courbevoie.
Publié le 20 juin 2024
Mis à jour le 21 juin 2024 à 07h13
Publié le 20 juin 2024
Mis à jour le 21 juin 2024 à 07h13
Place de la Bastille, l’heure est à l’émotion. Sur certains visages, la résignation, sur d’autres la tristesse, sur certains la peur. Ils étaient nombreux ce jeudi soir à répondre à l’appel de SOS Racisme, de la Fondation des Femmes et des Guerriers de la Paix accompagnés d’une dizaine d’associations et syndicats, rassemblés après le viol collectif d’une jeune fille de 12 ans, samedi à Courbevoie. pour la seule raison d’être juif. Contre l’antisémitisme et les violences sexuelles, les représentants se sont passés le micro un à un : « Nous sommes réunis ce soir pour exprimer notre horreur suite au viol collectif d’une enfant de 12 ans, parce qu’elle était juive. Nous appelons d’abord à la dignité et à la contemplation. », rappelle Hanna Assouline, porte-parole des Guerriers de la Paix. « Nous appelons à un éveil et à une prise de conscience. (…) La lutte contre l’antisémitisme n’est ni un « facteur de division », ni une opportunité pour certains de dissimuler leur haine par la vertu. La lutte contre l’antisémitisme fait partie intégrante de la lutte féministe et antiraciste « , Elle ajoute. « C’est un viol antisémite, c’est un crime aggravé ; le symptôme de deux haines qui s’accumulent”a dénoncé Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes.
L’adolescente a déclaré avoir été approchée par trois garçons âgés de 12 et 13 ans, dont son ex-petit ami, puis emmenée sur une place abandonnée près de chez elle. Ils l’auraient alors insultée en la traitant de « sale juive », l’auraient battue, l’accusant d’avoir caché ses aveux. Ensuite, deux des trois jeunes garçons l’auraient violé successivement, tout en lui proférant des menaces de mort et des propos antisémites. Ils ont été mis en examen pour violences et injures antisémites. Deux sont également poursuivis pour viol.
« Personne ne peut nier cette poussée antisémite»
« J’ai l’impression qu’il s’agit d’une concrétisation de ce qui est sur le point d’imploser depuis des mois, à savoir l’antisémitisme qui se banalise dans la société et se développe de plus en plus. Ce genre d’acte n’est souvent pas considéré comme quelque chose d’horrible », déplore Samuel, 22 ans. L’étudiant en école d’ingénieur évoque la France Insoumise sans la nommer, évoquée à de nombreuses reprises ce soir, notamment par Dominique Sopo, président de SOS racisme : « La haine antisémite et la haine raciste ne sont pas des résidus »a-t-il réaffirmé, faisant référence au leader insoumis Jean-Luc Mélenchon qui dans un texte début juin avait affirmé que « L’antisémitisme reste résiduel en France » avant de dire « prêt à rectifier l’adjectif ».
« Personne ne peut nier cette vague antisémite. Personne ne peut nier le fait qu’on estime que les juifs français représentent 1 % de la population française, mais que plus de 60 % des actes antireligieux sont des actes antisémites., a déclaré le chef du gouvernement Gabriel Attal dans un discours prononcé lors du 38e dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) à Paris. Une hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de 2023.