Qui diffusera la Ligue 1 à partir du mois d’août ? Aujourd’hui, personne ne peut répondre à la question, pas même le président de la Ligue de football professionnel Vincent Labrune, interrogé par une commission sénatoriale sur la situation financière du football français. Outre les nombreuses polémiques liées au rapprochement, contesté par certains présidents de club, avec CVC et à l’augmentation conséquente de sa rémunération, Vincent Labrune a été amené à évoquer le flou actuel autour du rachat des droits de diffusion de la Ligue 1 pour la prochaine période à venir. .
Un flou persistant, dû principalement à la défection de Canal+officiellement pas intéressée par ces droits, ce qui pousse la LFP à accélérer elle-même le processus de création d’une chaîne 100 % Ligue 1. « Il serait irresponsable de ne pas travailler sur l’hypothèse d’une chaîne s’il n’y a pas de diffuseur. Nous travaillons sur plusieurs hypothèses »a ainsi lancé Vincent Labrune, avant de se justifier sur les hypothèses de prix d’abonnement de cette célèbre chaîne.
« Les 25 euros vus dans la presse sont des hypothèses de travail et il y en a plusieurs. J’aurais pu être plus optimiste avec 2,5 millions d’abonnés et une chaîne à 20 euros par mois. On veut un diffuseur capable de diffuser l’intégralité de la Ligue 1. Cela permettrait de réduire le prix pour l’abonné de 100 %. On ne peut pas comparer notre projet de chaîne avec celui de Mediapro qui n’a eu que 80 % des matchs avec les deux plus gros de Canal. Là, c’est 100 % des matchs », il expliqua. Avec 100 % des matchs disponibles, Labrune estime avoir de solides arguments pour convaincre les téléspectateurs potentiels. Le nombre d’abonnés attendu, soit 2 à 2,5 millions, paraît à beaucoup exagéré.
Labrune assure qu’il n’est pas un blocage pour Canal Plus
Toutefois, l’assure Labrune, il s’agit d’un chiffre cohérent par rapport à ce qu’Amazon a connu lors de son expérience de diffuseur. Le géant américain n’a jamais officiellement communiqué ses chiffres, mais le président de la LFP a assuré que les calculs de la LFP s’appuyaient sur ceux communiqués par les précédentes chaînes… Toutefois, si la création d’une chaîne est actuellement l’hypothèse la plus évoquée, une un éventuel rebondissement de dernière minute est toujours espéré. « Pour la L1, je ne baisserai pas les bras jusqu’au bout pour trouver une solution maximisée. Je ne crois pas au « pire des cas » que certains imaginent. Sur les volets L2 et international, nous sommes en phase avec les objectifs et sur le droits intérieurs, nous espérons trouver une solution »a-t-il assuré.
Tout comme il est certain de ne pas représenter lui-même un problème, dans la quête de la réconciliation avec Canal+. « Je ne pense pas que je sois un blocage pour Canal. J’essaie d’améliorer les choses depuis plusieurs années. J’espère que le temps de la raison arrivera ». Il a également reconnu au début de l’audience l’existence d’un sentiment de trahison de la part de Canal envers la LFP, suite à l’épisode Mediapro, puis lors de la réattribution de 80% des droits à Amazon. Une différence de 70 millions d’euros dans les deux offres (sachant que Canal+ proposé ces 70 millions d’euros sous forme de bonus, en variable) a joué en faveur d’Amazon, satisfaisant les présidents de clubs alors en pleine panique. C’est du moins les faits relatés par Vincent Labrune lors de son audition, agrémentée de quelques instants savoureux.
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