Vincent, que penses-tu du groupe dont tu as hérité aux prochains Jeux Olympiques ? De même, que pensez-vous du format de compétition, qui est assez particulier ?
Nous avons l’Allemagne comme championne du monde et le Japon nous a battu l’année dernière (en préparation), et nous savons que le Brésil, qui est également dans ce groupe (au TQO de Riga, avec la Lettonie) et qui pourrait se qualifier, est une bonne équipe. Gagner d’entrée et confirmer contre le Japon permettrait déjà de faire une sorte de huitième de finale contre l’Allemagne dont je crois vous avoir expliqué l’importance. Il faut être premier de son groupe et surtout être dans les deux premiers des trois groupes. C’est un avantage considérable, puisque lors des quarts de finale, le tirage au sort est imparfait puisque les deux premiers de la première phase affronteront les deux meilleures équipes classées troisièmes, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Et il y a aussi un autre élément, c’est que les deux meilleurs finissants ne peuvent pas se rencontrer en demi-finale. Notre objectif est clairement de faire partie de ces deux meilleurs.
Comment voyez-vous la hiérarchie sur les lignes arrières, et notamment sur la position de leader, considérée comme le point faible de l’équipe ?
Elle est en suspens concernant les trois meneurs mais pour l’instant c’est la solution qui a le plus de chances d’être retenue. Mais c’est en suspens concernant les arrières, qui sont Nando, Elie et Nadir. Allons-nous faire trois (meneurs) plus un (arrière) ou deux (meneurs) plus deux (arrières), nous n’avons pas encore décidé.
Un regard sur Nolan Traoré
A ce sujet, qu’avez-vous pensé de la dernière pépite du basket français, Nolan Traoré, invité comme partenaire d’entraînement et promis à un très bel avenir ?
Nolan, comme tous les autres partenaires d’entraînement, est parti hier mais nous le gardons dans un coin de notre tête en fonction de ce qui se passera cette semaine à Rouen. Tout est possible. En attendant la date fatidique, nous avons des raisons de pouvoir modifier l’effectif.
Concernant l’actuelle pépite du basket français, Victor Wembanyanama, quel est votre sentiment sur son état de forme et sa motivation avant cette échéance olympique à domicile ?
C’est son souhait (venir jouer cette année). Je ne suis pas très inquiet des demandes. La fédération et le comité olympique ont pris des précautions pour que nous soyons dans les meilleures conditions possibles et puissions travailler en toute sérénité. Nous sommes bien conscients que la présence de Victor augmente l’attractivité de l’équipe mais je sais aussi que Victor est très concentré et très mobilisé. Même s’il n’avait pas le droit de s’entraîner, il était avec nous ces derniers jours. Nous avons pu discuter avec lui, il est vraiment concentré sur la compétition et il est impatient de commencer à se préparer.
« Kenny Atkinson reconnaît que Victor a une mobilité qui n’est pas celle d’un joueur de 2m15 »
Quel est votre plan de jeu pour cette nouvelle équipe, dotée de sang neuf et sortant d’une compétition complètement ratée l’été dernier ?
Il penche déjà clairement vers un côté du terrain, c’est vers le côté défensif. Ma conviction, qui est très forte, et qui est partagée par l’ensemble du staff, c’est que notre avenir dans cette compétition, notre ambition ne pourra se réaliser que si nous sommes une équipe défensive extraordinaire. C’est ce que nous avons présenté aux joueurs la semaine dernière, avec Boris et Fred Sarre quand nous avons fait les entretiens individuels. Pour moi, c’est une condition sine qua non. La deuxième condition, c’est qu’on retrouve ce qui a fait l’identité du basket français pendant de nombreuses années, qui est de pouvoir courir. Au-delà de Victor, les profils de joueurs que nous avons dans le groupe ont cette capacité de course. Ce que nous n’avons pas du tout fait l’année dernière. Nous voulons le retrouver. Le troisième point, il y a forcément une question par rapport à cette association et nous en parlons beaucoup avec mes assistants mais par exemple, Kenny Atkinson me dit souvent qu’aux États-Unis, on considère souvent que c’est très difficile d’avoir deux joueurs de plus de 2m15 qui jouent ensemble. Mais il reconnaît aussi que Victor a une mobilité qui n’est pas celle d’un joueur de 2m15. Nous pensons que cela pourrait fonctionner. Même sur demi-terrain, nous aurons besoin de mobilité et de mouvement des joueurs pour pouvoir tourner autour de nos tours jumelles. Il est important que nous jouions vite, même sur demi-terrain. Nous avons déjà mis certaines choses en place.
« Par rapport à ses concurrents, Killian était tout simplement en retard »
Vous avez déjà exclu Killian Hayes du groupe, quelle était votre raison ?
L’espace temps est très compressé et lorsque nous avons fait le choix de prendre 19 joueurs, nous savions que les temps de découpage allaient être très serrés et que cela nous laisserait donc beaucoup moins de latitude pour observer les joueurs. Nous sommes obligés de faire des choix. Comme il n’avait plus de club NBA, il participait vraiment aux séquences qu’on pouvait faire avec les autres joueurs, disons « européens ». Et il nous a semblé que, par rapport à ses concurrents, elle était tout simplement en retard.
Comment voyez-vous cette phase de préparation qui s’ouvrira demain à Rouen, avec un premier match mercredi prochain face à la Turquie ?
Quand nous avions de bons résultats et obtenions des médailles, nous étions toujours parmi les meilleures défenses, mais l’année dernière nous avons terminé 16ème ou 17ème je pense. Même après les matchs de classement. L’écart était vertigineux. Dans les rebonds, dans le pourcentage laissé à l’adversaire… Beaucoup d’éléments montraient qu’on était tombé de ce côté du terrain. Et bien moins de l’autre côté en fait. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous voulons reconstruire sur la défense. Si on arrive tôt, même si les joueurs NBA ne peuvent pas jouer (avant 1euh (Juillet), c’est aussi parce qu’on s’est aperçu qu’avec le règlement NBA, on n’était pas capable de faire une préparation digne de ce nom. Avec 28 jours autorisés, au final, on en avait 20 si on enlève les jours de repos et les déplacements… Seule l’équipe américaine peut se préparer en si peu de temps.
Commentaires recueillis à l’INSEP