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VIH : bientôt la fin ? | France Culture

VIH : bientôt la fin ? | France Culture

Plus de 40 ans après la découverte de la VIH par des scientifiques français, sida passée d’une maladie mortelle à une maladie chronique grâce à la trithérapie.

Un nouvel espoir vient de naître.
C’était le 24 juillet à Munich pendant la 25e Conférence internationale sur le SIDAL’annonce d’une avancée majeure : un nouveau médicament préventif efficace à 100% ! Pour les personnes séropositives, l’espoir est immense, à la hauteur du défi : rendre ce traitement accessible à tous, notamment aux plus vulnérables.

Au micro deOumy Diallo pour débattre de la question, Gaëlle Krikoriandocteur en sociologie spécialisé dans l’accès aux médicaments, Jade Ghosn, infectiologue à l’hôpital Bichat à Paris et Marc Dixneuf, directeur général de l’association AIDES.

Le lénacapavir, une révolution

Le professeur Jade Ghosn avait pour habitude de dire à ses étudiants que le 100% n’existe pas à l’échelle humaine. Pour la première fois, nous explique-t-il, nous avons des résultats avec un essai clinique qui a testé un médicament dont l’efficacité est de 100%, avec zéro infection chez les femmes qui ont participé à cette étude dans le groupe test de ce médicament, le Lenacapavir, injecté deux fois par an.Et ça, c’est une vraie révolution parce que ces traitements préventifs, pour l’instant, on les avait par voie orale et par injection intramusculaire tous les deux mois. Et dans aucun cas on n’a eu de résultats qui atteignaient ce niveau d’efficacité. Et on peut même dire qu’il n’existe pas aujourd’hui de vaccin, même dans d’autres pathologies, qui puisse prétendre être protecteur à 100%. Donc, c’est une vraie révolution.

« Comme c’est un médicament injectable et qu’il est administré deux fois par an, il est facile à administrer. Il est sous-cutané. La personne peut le faire elle-même. Il n’est plus nécessaire d’avoir des boîtes de médicaments à la maison. Il n’est plus nécessaire d’aller régulièrement chercher des boîtes de médicaments.. Jade Ghosn

Marc Dixneuf confirme le point : ce nouveau traitement est un véritable changement de jeu. »En France notamment, nous avons une PrEP orale qui est disponible depuis de nombreuses années maintenant, mais qui est surtout pris par les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Et là où, en France, on échoue sur cette question de la prophylaxie pré-exposition, c’est auprès des femmes migrantes, parce qu’on a mal pensé l’organisation des soins pour leur accès, ou on n’y a même pas pensé du tout. Et là, vraiment, ça permet d’envisager les choses de manière très positive. Et s’il y a une chose à faire en France en termes de prévention de l’épidémie d’infection par le VIH, avec le Lenacapavir, c’est vraiment de travailler spécifiquement vers les femmes migrantes africaines » . « 

Un nouveau traitement qui ne stimule pas la production d’anticorps, mais aide à empêcher le virus de se développer dans le sang

« Ce n’est pas un vaccin parce qu’il ne va pas vous immuniser contre le VIH. Si vous arrêtez de prendre ce médicament, vous risquez d’attraper à nouveau le VIH. Ce que ce médicament va faire, et la particularité ici c’est que c’est un médicament à libération prolongée, c’est que lorsque vous prenez une injection, pendant six mois, vous avez dans votre corps la présence du médicament qui va bloquer, qui va empêcher le virus de s’installer dans vos cellules et dans votre corps. Donc vous allez pouvoir être en contact avec le virus, mais ça va empêcher le virus de s’installer. Et si le virus ne peut pas s’installer, il va mourir spontanément. Et pendant six mois, vous êtes couvert, protégé par ce médicament qui diffuse continuellement dans le sang. Et après six mois, il faut faire une autre injection. » Jade Ghosn

Matière à réflexion

44 minutes

Quand on a vécu ces années sombres de l’épidémie, que représente une telle innovation ?

« Nous rêvions de ce type de développement, mais nous ne nous sentions pas capables d’imaginer quand cela serait possible. Et jusqu’à très récemment, nous n’avions aucune preuve qui nous laissait croire que cela allait se produire. C’est donc une énorme nouvelle. Je pense que cela nous plonge dans le même type de réflexion que celui dans lequel nous étions en 1996, lorsque les trithérapies sont arrivées. C’est-à-dire que nous comprenons immédiatement que la situation peut changer et que la question immédiate est désormais de savoir comment rendre cet outil accessible. » ? Gaëlle Krikorian

Question du jour

8 minutes

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