Les Vieilles Charrues sont très importantes pour le Finistère et le Centre Bretagne. Ils sont là pour des raisons d’accès à la culture populaire sans avoir besoin de se déplacer à Paris, pour des raisons économiques et enfin pour des raisons d’aménagement du territoire. Tout ce qui déstabilise le festival est mauvais pour le Finistère, mauvais pour le Centre-Ouest Bretagne et pour Carhaix. Et je vois qu’il y a une volonté de déstabilisation au travail. Nous suivons cela avec beaucoup d’attention. Le Département accorde une grande confiance aux équipes de Charrues, aux bénévoles à tous les niveaux et aux permanents.
Comment analysez-vous les choix de Christian Troadec ?
Je crois et j’espère que tout le monde reviendra à la raison. J’appelle à une solution extrêmement rapide, c’est-à-dire un changement de cap de la part de la mairie, qui est une communauté autonome, mais dont les choix ont des conséquences très graves sur le Finistère et le Centre-Bretagne. Je ne voudrais pas que telle ou telle inimitié aboutisse à ruiner la fête la plus populaire et la plus connue des Finistériens et des Bretons.
Selon l’étude du cabinet Gece réalisée en 2019, les Vieilles Charrues versent 5,6 millions d’euros au territoire Poher et 18 millions à la Bretagne. L’événement est-il incontournable pour le département ?
Sans aucun doute. La dimension économique ne se limite pas à ces grands chiffres. Ce sont aussi des centaines d’acteurs – petits hôtels, cafés-restaurants, particuliers qui louent leur maison ou leur jardin, etc. – qui puisent les ressources qui vont nourrir l’économie. Et c’est en cela, je le répète, que les Charrues, pour des raisons d’aménagement du territoire, d’économie et d’accès à la culture, sont absolument essentielles.
Le Département ne saurait être l’un des partenaires du SEM « Breizh Park ». Quelle est aujourd’hui sa marge d’intervention potentielle en la matière ?
En effet, depuis la loi NOTRe, il existait des contraintes réglementaires qui freinaient notre participation au SEM « Breizh Park ». Cependant, le Département est le premier bailleur de fonds des communes et des EPCI (établissements publics de coopération intercommunale). Notre communauté est également le premier support de la communauté culturelle. Nous pouvons faire partie de la solution. Je veux croire qu’un changement de cap est encore possible et qu’on reviendra à la raison pour préserver les Charrues. Nous voulons éviter que la situation ne s’aggrave.
Avez-vous sollicité la Région pour travailler à une solution ?
Nous sommes en contact aujourd’hui avec le président du conseil régional. Je n’en dirai pas plus à ce stade.
Les Vieilles Charrues pourraient-elles mourir ?
Les Charrues, qui n’auraient plus de terrain pour leurs campings, plus de parking pour leurs VIP, plus de bâtiment pour loger leur équipe permanente, pourraient rapidement être déstabilisés. C’est un festival qui fonctionne sans subventions publiques et qui est donc fragile dès que les ressources billetterie, fortement dépendantes des parkings et des campings, sont mises à mal.