Vieilles Charrues 2024 : moins de monde et un million d’euros de déficit
Depuis des semaines, la direction du festival des Vieilles Charrues fait état des circonstances inhabituelles qui ont prévalu lors de la préparation de la 32e édition. « Un contexte compliqué, tant au niveau international que national et local, sans parler de la météo », a expliqué le directeur, Jérôme Tréhorel, évoquant notamment « un nombre réduit de têtes d’affiche disponibles à une semaine des Jeux olympiques ». Contraint d’avancer les dates de l’événement, le festival a également dû faire face à une concurrence accrue. « C’était un week-end très chargé au niveau européen », a-t-il ajouté.
2 Une programmation à la hauteur des attentes
Malgré cette rareté de « gros » artistes disponibles, l’événement a tenu ses promesses, selon les coprogrammateurs Jeanne Rucet et Jean-Jacques Toux. « C’est cette programmation très large et populaire, composée de têtes d’affiche internationales et nationales, comme David Guetta ou Cerrone, et de découvertes, qui fait l’originalité des Charrues. » Parmi les coups de cœur de l’année, ils retiennent les prestations de Yamê (en ouverture du festival), ou encore Shay. « C’est important de soutenir des projets féminins de ce niveau », souligne Jean-Jacques Toux, qui cite également le « show incroyable et unique de Sam Smith », et bien sûr Sting, dont la voix continue d’éblouir à 72 ans. Le festival se réjouit ainsi que la magie ait à nouveau opéré. « Ce fut un réel plaisir de pouvoir partager cette parenthèse enchantée avec les 7 400 bénévoles, l’équipe salariée, les artistes et les festivaliers. Cela nous donne la force de poursuivre cette belle aventure », a déclaré Jérôme Tréhorel.
3 Une baisse de fréquentation
Cette affiche, privée du lustre de certaines programmations précédentes, a attiré moins de festivaliers, qui se sont comptés près de 250 000 sur les quatre jours. Une baisse de fréquentation qui s’explique aussi, selon Jérôme Tréhorel, par une baisse du pouvoir d’achat.
4 Un déficit de près d’un million d’euros
A l’heure où les cachets des artistes explosent et où le nombre de spectateurs baisse, comment faire perdurer un événement alors que le déficit approche le million d’euros cette année ? Et comment maintenir l’offre tarifaire actuelle, qui reste très abordable ? Ce défi est désormais relevé par la plupart des grands festivals européens, comme le souligne la direction. « Cela fait partie des risques, assure Jérôme Tréhorel. Nous allons continuer à être vigilants pour maintenir les coûts, mais il n’y a pas de risque pour 2025 ! Il faut cependant trouver des solutions en discutant avec les acteurs du secteur, et peut-être aussi trouver plus de mécènes et de partenaires (ils sont 400 aujourd’hui). »