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Vie passionnée: André Suarès

André Suarès (1868-1948) laisse une immense œuvre dont nous avons le bonheur, au fil des ans, pour découvrir des sections entières, grâce à des passionnés qui les arrachent à l’oubli. C’est le cas de Stéphane Barsacq qui n’épargne pas sa phrase pour donner au continent Suarès le soulagement nous permettant de mesurer son génie. Sous le titre deAriel dans la tempêteIl présente un ensemble de 37 textes inédits avec un éditeur qui a un nom directement de l’univers de Suarès: Le Condottière.

Voyage condotière est, rappelons-nous, le titre du chef-d’œuvre de Suarès, publié entre 1910 et 1932, de ses voyages en « Italie divine » :: «Peut-être que ce n’est pas l’Italie seulement pour les hommes de vingt ans et les femmes amoureuses: parce que les femmes n’ont jamais seulement vingt ans, quand elles aiment. Et c’est le pays qui a toujours vingt ans: c’est l’Italie! C’est l’Italie! ». Lui-même dans ce livre est peint à travers la figure d’un double, caërdal, « Un homme qui a toujours été passionné ». Dans la passion donc à la poésie parce que « L’art poétique est la loi de chaque homme vraiment né pour ne pas mourir: c’est l’art de créer et d’être un objet pour soi, dans le bel ordre des pouvoirs ». En direct avec ça « Pas mourir »c’est pour découvrir, en vous-même, « Une soif immortelle pour l’objet »État d’un calme inaltérable: «La force qui a trouvé la place de son désir a finalement elle-même. »»

Suarès écrit, des vies, des affrontements dans le monde de cet endroit où la passion la plus ardente est vécue dans la paix souveraine. Et tout son travail, comme celui de son ami Zweig, porte la marque de cette maîtrise née non de la neutralisation du désir mais du travail héroïque fait pour retourner à sa source. Comme William Blake l’a écrit dans ses aphorismes enragés de Mariage du ciel et de l’enfer :: « Qui a un visage éteint ne sera jamais une star » Et « Aucun oiseau vole trop haut s’il se tient sur ses propres pieds ».

Avec des suarès, aucun danger d’écrasement ou d’être séduit par les idoles creuses des idéologies. Stéphane Barsacq, dans sa préface fascinante, insiste sur le fait que le génie de Suarès s’adapte à celui de la langue française. Il cite ce reflet de son auteur en Contre le totalitarisme (Les Belles Lettres, 2017):: «Nous ne mentons pas en français, pas même lorsque vous êtes fanatique. Ou, si nous prétendons, pour les besoins de la cause, l’ironie du style ou l’excès de l’éloquence avertit le lecteur de se méfier. La clarté de cette langue est un culte rendu à la sincérité: il ordonne à ceux qui croient qu’ils naissent pour les troubles: il oblige à bien penser.»»

Les pages deAriel dans la tempête Ne pas avoir de ride. Ils vont directement aux dangers qui attendent la personne du Thétre du Monde: «Dans la vie, en action, dans l’art, dans la moralité, dans la religion, dans le secret de la pensée et de la cellule, ce sont des légions qui jouent leur rôle, qui sont le rôle qu’ils jouent et n’ont plus le sentiment d’être eux-mêmes. Le Tinker a mangé le corps, le corps a mangé l’âme et l’extérieur à l’intérieur. »

Suarès, quel que soit le sujet qu’il aborde, ne perd jamais de vue l’horizon spirituel dans lequel le drame humain est accompli: «La vie appelle une main royale qui la guérit. Et elle n’a pas entendu parler de son roi. Et peut-être, s’il l’entend, ne peut pas le guérir.»» La question est de vivre dans la vérité, de ne pas demander à la croyance de réduire le tragique de l’existence: « Ne voyez-vous pas que les lèvres sont la forme commune à toutes les blessures? »»»

Le langage de Suarès ne cherche pas l’effet – il veut la vérité et, à la recherche, produit des effets écrasants: «L’art est une victoire du cœur contre la mort. »» La vérité? En direct « En passion » :: «La passion et la vision intérieure des sentiments passionnés sont le domaine de Caërdal.»» Et qu’il s’agit particulièrement de ne pas confondre la passion et la ferveur somnambule. Suarès nous invite à se défier de la joie qui oublie quelles ombres il est né. D’où son développement: «Non, la joie n’est pas fructueuse. Il est sans profondeur et sans rendement. / La douleur seule enrichit notre être de tous les autres. La douleur possédée est la joie de la passion. »» Suarès Dialogues ici avec son cher William Blake, « Les poètes les plus angéliques »Qui a écrit: «Les joies fertilisent. Les peines accouchent. »»

Nous mesurons également le génie d’un écrivain à sa manière de nous conduire aux endroits où nous sommes innocents dans le belvéd désarmé: « L’homme meurt, hélas, dans quel état. Le petit oiseau semble échapper à la mort. Il semble que la charmante créature se dissout dans l’air nocturne, à la fin de l’automne. Vous ne trouvez presque jamais un petit oiseau mort. Où est-il allé, Cet enfant escarpé?

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.

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