La base 186 Lieutenant-Paul-Klein, à Tontouta, dans la commune de Païta, a connu vendredi une prise de contrôle particulière. Comme ces dernières semaines pour son personnel et ses avions militaires. Ils ont été mobilisés par le « gigantesque » pont aérien mis en place en Nouvelle-Calédonie à la suite des émeutes.
Quelques chiffres permettent de dresser un bilan des huit dernières semaines à la base aérienne 186 de Tontouta. Car son activité s’est inscrite dans un contexte de violences, avec en toile de fond la fermeture de l’aéroport international voisin. Cela s’est traduit par :
- plus d’une vingtaine de vols militaires depuis la métropole, pour transporter des milliers de personnels et de matériels ;
- 155 heures de vol effectuées par les trois hélicoptères Puma ;
- 195 heures, pour les deux avions Casa.
Et cela pour les évacuations sanitaires, le transport de personnes, l’approvisionnement de fret y compris pour les produits de première nécessité.
Cette précieuse contribution à la logistique de crise a fait l’objet d’un hommage vendredi matin. Une cérémonie a eu lieu pour la passation de commandement entre le colonel Mathieu Rigg et le colonel Alban Genre-Granpierre. Le premier a laissé au second la charge de la base, de ses 172 militaires d’active et de ses 33 réservistes.
Le général Yann Latil, commandant supérieur des forces armées en Nouvelle-Calédonie, évoque « une organisation exceptionnelle, extraordinaire » et « une capacité de réaction sans équivalent ».
On se prépare aux cyclones, aux événements naturels. Cela nous a donné des outils pour pouvoir réagir très vite. Mais sur une période aussi longue, avec un besoin de transporter du matériel, de la nourriture, des rations de combat, dans de tels volumes… Même si on s’y était préparé, c’était un défi considérable à relever.
Général Latil, commandant des FANC
Le colonel Genre-Granpierre, ingénieur diplômé de l’École de l’air, a participé à plusieurs opérations extérieures. Quant à son prédécesseur, il se souviendra particulièrement de ces dernières semaines de crise. « Le site de Tontouta est le seul point d’accès depuis l’extérieur et il a fallu « construire » un gigantesque pont aérien. » Et d’insister : « Toutes les forces armées ont participé au soutien des populations, notamment avec tous nos Pumas, nos Casas, le soutien de l’A400M aussi, qui a été fondamental. »
Retrouvez ci-dessus le reportage d’Yvan Avril et Mourad Bouretima.
