VIDÉO. Qu’est-ce que le « Sarco », cette capsule suicide qui fait polémique en Suisse ?
Une enquête a été ouverte en Suisse pour « incitation et assistance au suicide » après l’utilisation de cet appareil qui permet le suicide sans l’aide d’un médecin.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
« Si tu veux mourir, appuie sur ce bouton » : c’est le message qu’a pu lire une Américaine de 64 ans, gravement malade, décédée lundi 23 septembre dans un coin de forêt en Suisse. Elle s’est donnée la mort à l’aide d’une machine en forme de sarcophage futuriste, jugée illégale par les autorités qui ont arrêté plusieurs personnes. C’est la première fois que cette capsule est utilisée, selon les médias suisses.
Une mort sans panique, les yeux tournés vers le ciel. C’est la promesse du « Sarco », Abréviation de sarcophage. La capsule, un croisement entre un solarium et un cercueil en verre, a été développée par Philip Nitschke, un ancien médecin australien connu pour ses opinions controversées sur le suicide et la mort. En appuyant sur un bouton, l’azote remplace l’oxygène, provoquant une perte de connaissance et la mort.
Selon l’association The Last Resort, qui promeut l’appareil, l’utilisation de la capsule est gratuite, mais le coût de l’azote est de 18 francs (19 euros). L’association affirme que « en temps voulu, des plans d’impression 3D » de l’appareil sera publié, « afin que les personnes de plus de 50 ans et saines d’esprit » peut l’imprimer, pour un coût d’environ 15 000 euros.
Le parquet de Schaffhouse a été informé lundi par un cabinet d’avocats « Un suicide assisté à l’aide de la capsule Sarco a eu lieu dans une cabane forestière à Merishausen dans l’après-midi. Nous avons trouvé la capsule avec la personne inconsciente à l’intérieur », Le procureur général de Schaffhouse, Peter Sticher, a déclaré au quotidien suisse Voir.
Sur une photo transmise par l’association The Last Resort, cette mini-cabine violette vissée sur roulettes repose dans la pénombre d’un sous-bois du canton de Schaffhouse, au nord de la Suisse, à deux pas de l’Allemagne, quelques heures avant son utilisation par le sexagénaire.
Le coprésident de The Last Resort, Florian Willet, était le « seule personne présente » lorsque cette Américaine du Midwest est décédée, qui souffrait d’une « déficit immunitaire sévère ». Il a décrit sa mort comme « Paisible, rapide et digne. » Le corps du défunt a été transféré à Zurich pour une autopsie.
Le suicide assisté est possible en Suisse dans des conditions très spécifiques, mais cette capsule « Sarco » L’appareil fait beaucoup de bruit depuis sa présentation en juillet. Le dispositif a soulevé d’importantes questions éthiques mais aussi de nombreuses questions juridiques pour déterminer s’il peut être considéré comme légal ou non. Le ministre suisse de la Santé a finalement jugé qu’il n’était pas conforme à la loi sur la sécurité des produits et à celle sur les produits chimiques. Plusieurs cantons avaient interdit la capsule en urgence cet été, de peur qu’elle ne soit utilisée sur leur territoire.
Selon la loi suisse, seuls ceux qui, « poussé par un motif égoïste »L’assistance au suicide est punissable. La pratique de l’assistance organisée au suicide est toutefois réglementée par des codes de déontologie médicale et des organisations telles qu’Exit et Dignitas, qui ont établi leurs propres garde-fous (âge, maladies, etc.).
« Sarco« C’est tout le contraire », assure Gabriela Jaunin, vice-présidente d’Exit Suisse romande : « Ce n’est pas notre façon de faire. Je trouve ça triste, horrible même, de devoir se mettre dans une capsule, d’être tout seul là-dedans. Alors qu’avec Exit et d’autres associations, les gens qui décident de partir sont entourés de leurs proches, peuvent leur tenir la main… C’est quand même beaucoup plus doux que d’être enfermé dans une capsule. »