VIDÉO – Notre-Dame de Paris : les secrets insoupçonnés révélés lors de la reconstruction de la cathédrale
Le chantier de Notre-Dame de Paris entre dans sa dernière ligne droite.
Les travaux menés pour restaurer la cathédrale ont permis de mettre en lumière des découvertes inattendues.
TF1 vous les dévoile aux côtés de ceux qui œuvrent à cette renaissance.
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Notre-Dame de Paris : la résurrection de la cathédrale après l’incendie
En toute chose, le malheur est bon, dit le proverbe. « Je dis qu’il faut maintenant rendre le feu positif» raconte la commissaire Marie-Hélène Didier au micro de TF1. Après l’émotion et le traumatisme, on se rend compte qu’on fait des choses qu’on n’aurait jamais pu faire en si peu de temps. En restituant une petite partie, nous ne ferions qu’augmenter notre connaissance de cette partie, mais ici, nous avons tout. » Notre-Dame de Paris n’avait pas livré tous ses secrets. Depuis cinq ans, le « chantier du siècle » fait aussi office de gigantesque radiographie du monument, et en révèle de nouveaux.
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C’est un passé qui a refait surface à partir des blessures du bâtiment. En route vers la reconstruction, en refaisant les voûtes là où elles avaient été percées par l’effondrement de la flèche, les architectes remarquèrent par exemple que les pierres n’avaient pas toutes la même épaisseur. Jamais vu. « C’est la première cathédrale où l’on passe de 32,50 à 26 mètres», note l’architecte en chef Pascal Prunet dans le rapport des 20H en tête de cet article. Pour les constructeurs, il s’agissait de rehausser les murs dans le temps, ce qui exigeait, en surplomb, de la légèreté.
« L’une des choses qui caractérise le plus Notre-Dame de Paris, c’est qu’elle était un laboratoire, pousse notre architecte. Pour moi, ce fut une vraie découverte sur ce site. Ce lieu a été un lieu d’invention pour faire en sorte que les structures soient de plus en plus raisonnées, de plus en plus stables, de plus en plus efficaces. » Sans que personne ne le sache, la cathédrale avait déjà été reconstruite à de nombreuses reprises, avec de subtiles modifications.
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Car cela vaut aussi pour la charpente médiévale, entièrement brûlée par les flammes, et qui a donc dû être reproduite à l’identique, à partir de dessins anciens. » En examinant ces mesures très précises, nous avons pu découvrir que le chantier gothique avait évolué entre le début et la fin de la construction des charpentes. Et de fait, le système s’améliore pour devenir de plus en plus optimal.témoigne à son tour l’architecte Rémi Fromont. Aujourd’hui, on se retrouve avec les mêmes gestes et les mêmes discussions qu’avaient les maîtres d’œuvre et les charpentiers au XIIIe siècle. Nous avons acquis une expérience folle, sur ce projet de très grande envergure, d’une très grande complexité, d’une très grande qualité technique et patrimoniale. »
Ailleurs, sous un masque de terre, les colonnes de la tribune du chœur abritaient un autre secret. Lorsqu’une couche de latex était appliquée pour les nettoyer, un phénomène chimique surprenant se produisait, révélant des motifs inconnus et invisibles, notamment en forme de trèfle. « On a vu apparaître la trace de la décoration réalisée pour le baptême du Prince Impérial, en 1856en déduit Marie-Hélène Didier. Ce sont les fantômes de ces peintures, pleinement corroborées par les dessins que nous avions de l’époque. »
Grâce aux travaux, la cathédrale est en constante métamorphose, racontant à travers elle 2 000 ans d’histoire. En plein centre, à la croisée du transept, les fouilles préalables à la reconstruction de la flèche ont mis au jour des trésors archéologiques, décrits comme « découvertes majeures » par le ministère de la Culture : des cercueils en plomb de chanoines y reposent depuis le XVIIe siècle, ou des fragments de statues polychromes datant du XIIIe siècle.
« Il faut imaginer qu’on a retrouvé ces restes, dont certains remontent à l’Antiquité, sous un échafaudage qui fait 100 mètres de haut et pèse 600 tonnes.se souvient l’archéologue Dorothée Chaoui-Derieux. Il existe une dizaine de têtes qui, au moment de leur découverte, avaient les yeux levés vers le ciel. Et ainsi face au visage de celui qui cherchait. C’était vraiment un tête-à-tête très, très émouvant. »
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