VIDÉO. « Je vis une épreuve » : ce mécanicien se déguise en vache pour se plaindre des moteurs Stellantis
Son apparition au salon de l’automobile n’est pas passée inaperçue. Le 19 octobre dernier, Franck Leblanc s’est présenté au stand de Stellantis, déguisé en vache, bien décidé à faire une mauvaise publicité au groupe de Carlos Tavares. Ce propriétaire d’un garage à Aubervilliers (93), qui loue des voitures à des auto-écoles, affirme posséder 450 véhicules, dont une grande majorité de C3. Pourtant, depuis un an, ce chef d’entreprise insiste sur les réseaux sociaux sur le fait que ses véhicules subissent des pannes à répétition, liées aux motorisations 1.2 PureTech et 1.5 BlueHDi.
Nous avons pu noter les mails envoyés par une auto-école à laquelle Franck livrait un de ses véhicules, déclarant une panne sur une Citroën C3 24 heures après l’avoir reçu. «Maintenant, il va falloir leur en offrir un nouveau, mais heureusement que l’auto-école est à Trappes», murmure le mécanicien. Parfois, cela peut être à Lyon ou à Marseille. Dans ce cas, je dois payer un convoyeur, de l’essence, un péage et éventuellement une dépanneuse pour ramener la voiture en panne. Depuis plus d’un an, Franck Leblanc publie également ses coups de gueule contre Stellantis, dans l’espoir de voir ses véhicules repris par le constructeur. En mars dernier, il s’était entretenu avec le service client du géant de l’automobile, avant d’être recontacté depuis son passage au salon automobile, en vue d’un rendez-vous.
De son côté, Stellantis nous indique que son cas mérite d’être étudié. L’entreprise dit attendre des documents prouvant les pannes des véhicules. De son côté, Franck Leblanc ne compte pas relâcher la pression avant d’avoir trouvé une entente. « Bien sûr, je réfléchis à changer de marque, confie-t-il. Mais les C3, aujourd’hui, ne coûtent plus rien. Si je ne peux pas vendre mes voitures, je n’ai pas de trésorerie et donc je ne peux pas changer de marque. C’est le serpent qui se mord la queue. Il y a plusieurs mois, le mécanicien a également mis en demeure Stellantis, estimant que ces pannes représentent un danger pour ses clients. « Si vous avez un étudiant qui conduit et que le volant et la courroie de distribution n’explosent pas sur l’autoroute, et que vous êtes suivi par un camion, il y a un risque mortel. »
Franck Leblanc n’est en tout cas pas le premier à s’élever contre Stellantis. Une procédure d’action collective a été lancée il y a un an par 4.700 propriétaires de véhicules équipés d’un moteur 1.2 PureTech. Le constructeur a proposé plusieurs solutions comme la prise en charge du remplacement des moteurs, mais refuse pour l’instant d’indemniser les victimes. Ces dernières restaient en attente de propositions concrètes jusqu’à fin octobre 2024. Une grande partie des victimes comptent néanmoins assigner Stellantis en justice.