« J’ai vu des gens de l’autre côté de l’allée de l’avion se retourner horizontalement, heurter le plafond et retomber dans des positions très inconfortables. Des gens qui ont eu d’énormes coupures à la tête, des commotions cérébrales… ». Sous le choc, dit Dzafran Azmir. L’étudiant de 28 ans se trouvait mardi à bord du vol chaotique reliant l’aéroport d’Heathrow de Londres à Singapour. L’avion a effectué un atterrissage d’urgence à l’aéroport de Bangkok, en Thaïlande, après la mort d’un homme de 73 ans et plus de 80 personnes ont été blessées en raison des turbulences extrêmes qui ont secoué l’avion. « Si je me souviens bien de ce qui s’est passé, j’étais à ma place et j’aurais dû me reposer à ce moment-là », se souvient Dzafran. Ma ceinture de sécurité était bouclée et j’ai commencé à sentir que l’avion entrait dans une sorte de turbulence », poursuit le jeune homme. L’avion a commencé à trembler et j’ai cru que j’allais me recroqueviller, mais ça n’a fait qu’empirer. »
Une première analyse des données réalisée par le service de suivi des vols Flightradar24 a montré que le Boeing 777 a connu de très fortes turbulences pendant plus d’une minute alors qu’il se trouvait à plus de 11 000 m au-dessus du Myanmar. L’avion s’est soudainement élevé puis est retombé à plusieurs reprises. «Tous ceux qui étaient debout, les membres de l’équipage et surtout ceux qui se trouvaient dans les toilettes, ont été les plus blessés. Les personnes qui n’ont pas réagi, qui dormaient, ont malheureusement aussi beaucoup souffert de l’incident », poursuit l’étudiant.
« Je n’avais pas réalisé à quel point il y avait de choses cassées dans l’avion, les bosses dans les compartiments à bagages », dit-il. Je pensais que c’était juste les masques à oxygène qui sortaient et faisaient exploser le panneau. Mais en fait, les têtes ont littéralement transpercé les panneaux en plastique et les ont brisés. Il y avait du sang et des morceaux partout. Dès leur atterrissage, les blessés ont pu être soignés. Ce mercredi matin, 20 blessés étaient toujours en réanimation.
Dzafran Azmir, 130 autres passagers et 12 membres d’équipage ont pu atterrir à Singapour, via un autre vol, ce mercredi matin. Mais le jeune homme explique que l’incident est loin d’être digéré : « Nous avons commencé à avoir des turbulences sur le vol Bangkok-Singapour. En voyant les nuages et en sentant l’avion trembler, on s’attend à ce que quelque chose se reproduise, comme si on redoublait de malchance… Ce genre d’évènements prend du temps à digérer. »