Comment les 27 pays membres de l’UE se défendent-ils contre les menaces ?
Notamment en finançant des projets d’armement pour assurer la défense du continent.
Le 20h de TF1 en présente plusieurs.
Suivez la couverture complète
Le 20 heures
Dans les images du reportage de 20 heures de TF1 visibles en tête de cet article, découvrez le véhicule blindé du futur, un prototype pilotable à distance. Onze pays européens participent à ce projet. Le véhicule est assemblé en Île-de-France, avec le soutien de subventions européennes. « La Commission européenne prend aujourd’hui des mesures décisives pour contribuer à achever et accélérer la recherche et le développement »explique Bertrand Boyard, conseiller spécial du président d’Arquus, société française spécialisée dans les véhicules militaires.
L’Europe finance également en partie une dizaine d’autres véhicules blindés qui équiperont l’armée ukrainienne dès l’été prochain. Arquus, qui compte 1 200 salariés, prépare l’avenir avec un projet de drone terrestre qui deviendra un jour un lanceur de missiles, et que vous pourrez également découvrir dans le reportage de TF1.
« Nous n’avons pas vraiment de dimension ‘armée européenne’ mais nous sommes subventionnés pour pouvoir y répondre le jour où une armée européenne existera »développe Jean-Baptiste Leraitre, responsable du programme véhicule robotisé.
Le financement de ces projets provient du Fonds européen de la défense, doté de 8 milliards d’euros sur six ans. Il aide des centaines d’entreprises en Europe.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les pays de l’Union européenne ont augmenté leurs dépenses militaires. Ils atteignent désormais 270 milliards d’euros par an. Sur le papier, l’UE est puissante car elle possède 3 900 chars de combat et 1 700 avions de combat. Mais pour un budget quatre fois inférieur, la Russie dispose de 6 000 chars de combat et de 1 500 avions de combat.
Moscou bénéficie de salaires bien inférieurs et des stocks militaires de l’Union soviétique. L’Europe vient de relancer son projet de char d’assaut unique, mais celui-ci ne sera disponible qu’en 2040.
L’Europe peine à augmenter sa production
Pour se réarmer plus rapidement contre la Russie, des pays comme la Pologne ont cherché ailleurs. « Malheureusement, on constate qu’en 2022 par exemple, 68 % des armes achetées par les Européens l’ont été en dehors de l’Union européenne : en grande partie aux États-Unis, mais aussi en Corée du Sud et en Israël. »souligne Rym Momtaz, experte européenne de la défense à l’IISS (Institut international d’études stratégiques).
Le Vieux Continent aspire à produire plus vite et à devenir indépendant en matière d’armement. Mais l’objectif n’est pas si simple à atteindre : au printemps 2023, l’Union européenne s’est engagée à fournir un million d’obus à l’Ukraine en un an. Une promesse qui s’est révélée trop ambitieuse puisque seulement 500 000 munitions ont été livrées à ce jour.
-
Lire aussi
Arme nucléaire, défense antimissile… Emmanuel Macron prêt à « ouvrir le débat » sur la défense européenne
« Les estimations mettent entre trois et cinq ans pour revenir à la vitesse supérieure, mais même si nous reprenons la cadence, nous ne serions pas forcément au niveau de la production russe, qui est d’environ trois millions d’obus, si les estimations sont correctes »analyse Elizabeth Sheppard Sellam, experte en défense et sécurité à l’université de Tours.
Enfin, il existe un autre budget européen destiné aux urgences sécuritaires. Il vient d’être triplé et atteint 17 milliards d’euros sur six ans. De cette somme, les deux tiers sont destinés à l’Ukraine. Le dernier tiers est utilisé pour d’autres missions, comme l’intervention en mer Rouge destinée à protéger les navires commerciaux, à laquelle participe la France.