VIDÉO. Comment un faux électricien a réussi à truquer notre compteur Linky
En trois minutes, le tour est joué : notre compteur Linky, qui affichait environ 1 600 VA (voltampères) avant d’être trafiqué, affiche désormais près de 600 VA pour la même consommation, soit trois fois moins. En quelques coups de tournevis, un fraudeur au compte Linky, que nous avons contacté via les réseaux sociaux, a réussi à réduire notre consommation électrique de près de 60 %.
Pourtant, la communication autour du compteur Linky au moment de son déploiement, en 2015, était claire : le boîtier « inviolable » est destiné à éliminer la fraude. Mais des escrocs se sont penchés sur ce petit cube vert fluo qui orne les murs de près de 37 millions de foyers français. Et ils ont rapidement trouvé plusieurs méthodes pour contourner les différents systèmes de sécurité.
Mais cette pratique n’est pas sans risque : réalisée sous tension, elle peut s’avérer dangereuse pour le fraudeur, d’où l’obligation de porter des gants. Mais ce dernier risque aussi trois ans de prison et 45 000 euros d’amende pour vol d’énergie. Même chose pour le client, pour qui la sanction peut être bien plus lourde, si les faits sont commis en bande organisée. Il existe surtout un risque d’incendie si la manipulation n’est pas effectuée correctement.
Enedis, de son côté, assure être actif sur ce dossier problématique. « Toute tentative de fraude est détectée grâce aux milliers de contrôleurs sur le terrain et aux 250 agents qui travaillent en coulisses, à l’aide d’alarmes intégrées au compteur et d’une intelligence artificielle qui surveille les fluctuations de la consommation des ménages », indique le distributeur d’énergie qui décompte « 1 000 fraudes avérées transmises aux différents parquets de France » depuis 2015. Un chiffre maigre, d’autant que cela « donne très rarement lieu à des sanctions judiciaires », regrette-t-on côté policier.
En 2023, 25 incidents de soustraction frauduleuse d’électricité ont été observés à Paris et en petite couronne, contre 36 en 2022. Des chiffres qui restent stables puisqu’en moyenne 31 incidents sont observés par an depuis 2019 dans la métropole parisienne. Regardez notre vidéo en haut de l’article.