Vidéo. Charente : ses substrats de pleurotes font fureur et peuvent même isoler votre maison
« Le pleurote est un champignon très savoureux, riche en vitamine A et en protéines. Mon projet est de produire des substrats, c’est-à-dire des supports organiques à partir desquels chacun pourra cultiver ces champignons chez soi. Il n’y en a que trois en France pour expérimenter cette activité. Et après seulement quelques mois de production, Georges avoue avoir déjà du mal à répondre à la demande. « J’ai une dizaine de clients maraîchers en Charente et départements limitrophes. Pour eux, c’est un complément de production intéressant en période creuse.
Passer à 500 kilos de substrat de pleurotes par jour
Il faut dire que la marge prévisionnelle n’est pas négligeable. Vendu 6 euros, le « pain » de substrat donnera au total 2 kilos de champignons bio, revendus sur les marchés à 13 euros le kilo en moyenne. « Avec une consommation d’énergie quasi nulle. Ce qu’il faut pour cultiver des pleurotes, c’est une pièce faiblement éclairée, capable de maintenir une température à 20°C », précise Georges Bray. Une culture qui ne consomme pas non plus de terrain, réalisée dans un hangar à partir d’un matériau abondant en Charente : « la paille. Bio, car le mycélium, ce système racinaire qui donnera naissance au futur champignon, va se nourrir de tout ce qu’il trouve dans le substrat de culture.
Après une phase expérimentale concluante, le projet a reçu le 17 octobre le soutien de trois Cigales Charentaises, ces « Clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire », qui ont décidé de soutenir l’activité à hauteur de 5 500 euros. « Et j’ai lancé une campagne de financement participatif (1). J’espère récolter 15 000 euros, afin de m’équiper plus sérieusement. Objectif : passer de 200 kg de substrat par jour à 500 kg. Le Grand Angoulême a décidé de compléter les financements obtenus lors de cette campagne.
« Je suis convaincu que toute innovation doit s’inscrire dans son environnement social, pour avoir une chance de pérenniser, en impliquant tous les acteurs », explique celui qui envisage de créer une entreprise coopérative à laquelle participeront clients et fournisseurs de paille. , etc.
« D’ailleurs, la campagne de dons n’en est pas vraiment une. La participation financière de chacun est en fait une précommande de substrat.» Une manière d’impliquer déjà les citoyens Et comme les savoirs se partagent comme les branches de mycélium, Georges Bray anime régulièrement des ateliers participatifs pour apprendre à fabriquer son propre substrat. « J’essaie aussi de cultiver l’optimisme. »
(1) https://www.jadopteunprojet.com/decouvrez-les-projets/detail/il-va-y-avoir-du-spore
Isolation pour les maisons !
Le rassemblement peut aussi servir à isoler les maisons ! « C’est la deuxième particularité du projet », confie Georges Bray. « Le pain donnera trois pousses de pleurotes. Le client peut ensuite m’apporter ce substrat que je vais déshydrater puis compresser afin de réaliser des panneaux d’isolation thermique. Aujourd’hui, deux prototypes de panneaux isolants ont été confiés à un laboratoire de recherche girondin, ce qui devrait confirmer l’intéressant pouvoir isolant de ce mélange de paille et de mycélium séché. Des résultats qu’il partagera avec sa communauté.