« Cela devient insupportable. Ma crainte est que demain, un utilisateur sorte un couteau et attaque un agent. » Christian Malandit-Sallaud, président de l’Union des syndicats de traitement des déchets ménagers (Ustom), oscille entre consternation, peur et colère.
Mardi 28 mai, les recycleurs de la déchetterie de Saint-Magne-de-Castillon, dans le Libournais, ont réceptionné à plusieurs reprises des boulons et des écrous. « On ne sait même pas pourquoi et par qui », confie Brian, l’un des agents. Il y avait beaucoup de monde et lorsque nous avons remarqué ces jets, nous en avons informé notre direction…
« Cela devient insupportable. Ma crainte est que demain, un utilisateur sorte un couteau et attaque un agent. » Christian Malandit-Sallaud, président de l’Union des syndicats de traitement des déchets ménagers (Ustom), oscille entre consternation, peur et colère.
Mardi 28 mai, les recycleurs de la déchetterie de Saint-Magne-de-Castillon, dans le Libournais, ont réceptionné à plusieurs reprises des boulons et des écrous. « On ne sait même pas pourquoi et par qui », confie Brian, l’un des agents. Il y avait beaucoup de monde et lorsque nous avons remarqué ces jets, nous avons prévenu notre direction qui nous a dit de fermer le site et d’appeler la police. » La plateforme a été évacuée et, a priori, les assaillants seraient repartis au même moment.
Violent harcèlement qui fait suite au cambriolage, il y a moins de deux semaines, du bureau. « Ils ont volé le coffre-fort où se trouvaient une tablette, un téléphone et deux tablettes servant à badger les utilisateurs. Les poubelles de tri et les bennes, comme souvent, ont également été visitées », raconte le président qui a forcément entendu parler de la violente agression survenue samedi 18 mai, à la déchetterie de Béguey, dans l’Entre-deux-Mers, où un agent a été pourchassé par voiture et menacé de barres de fer.
« Je suis président depuis quatre ans et je trouve que le contexte se dégrade »
Il y a un an, c’était un agent de La Réole qui était étranglé après avoir demandé à un utilisateur de trier ses cotisations. Résultat : dix jours d’ITT. « Cela fait quatre ans que je suis président et je trouve que le contexte se dégrade. Les gens ne supportent pas qu’on leur demande de trier, mais notre mission est de recycler les déchets ! » L’élu a contacté le sous-préfet. Sans grand espoir.
Les gendarmes eux-mêmes le confient : ils ont 28 communes à surveiller. « Si on est appelé et qu’on est à l’autre bout du territoire, on met forcément un certain temps pour intervenir. » Les agents sont un peu fatalistes. « Ils savent qu’il est facile d’entrer ici. Ils font passer le message. Certains disposent même de zones de stockage à proximité », raconte Pascal, agent de valorisation depuis vingt-huit ans à Saint-Magne. L’homme a toujours connu le vol. « En quinze, vingt ans, ça a été multiplié par cinquante », estime-t-il. Presque chaque semaine, nos box électroniques, informatiques et vidéo sont vidés. De la ferraille, encore plus souvent. Et ils saccagent tout. » Il ne reste qu’une pelle sur trois, et des deux balais récemment reçus, il n’en reste qu’un.
L’Ustom, qui s’étend sur une zone comprise entre Libourne, Sud-Gironde et Dordogne, tente de prendre des mesures. Un mur de 2 mètres surmonté de barbelés a été érigé à Gensac et le portail a été renforcé. Coût de l’opération : plus de 40 000 euros… mais les intrusions continuent. Certains déchets sont abrités dans des caissons renforcés mais rien n’y fait : ils sont forcés. Tout comme les portails et les clôtures. Il y a deux ou trois ans, une porte blindée a été détruite à coups de fusil à Rimons. » Que faut-il faire ? : créer des bunkers et construire des murs de 6 mètres ? Tout cela nous coûte une fortune et ce sont toujours les usagers qui se comportent bien qui paient. J’essaie de maintenir une redevance durable. Mais comment faire avec moins de déchets et donc moins de recettes et toutes ces dépenses de sécurité », demande Christian Malandit-Sallaud.
« Presque chaque semaine, nos box électroniques, informatiques et vidéo sont vidés. La ferraille, encore plus souvent »
En 2023, 902 cas d’intrusion ont été recensés par Ustom, qui gère six déchetteries et une déchetterie au profit de 112 communes, majoritairement rurales, situées en Gironde et en Dordogne. Depuis le début de l’année, 221 ont déjà été inscrits. A Gensac par exemple, les voleurs passent par la cave coopérative voisine. A cela s’ajoute l’incendie récent de six bornes de tri installées dans une résidence à La Réole. « Nous les avons remplacés, ils ont de nouveau été incendiés », fulmine le président. A chaque fois, une plainte est déposée. Il est rare qu’elle aboutisse à une condamnation.
Au-delà de ces actes de délinquance, les agents endurent des incivilités quotidiennes. « Chaque jour, nous arrivons une demi-heure, voire trois quarts d’heure plus tôt pour nettoyer les poubelles déposées à l’entrée. Ce matin, il y avait un canapé, une armoire, des sacs poubelles. » Avec parfois aussi de mauvaises surprises à l’intérieur du chantier comme des débris éparpillés un peu partout après une visite nocturne. « Cela devient intenable. J’admire les agents parce qu’ils font un travail de fou», salue Christian Malandit-Sallaud qui, tel un appel à l’aide, exprime sans détour son désarroi et son émotion. Par solidarité, toutes les déchetteries étaient fermées ce mercredi 29 mai.
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