La boxeuse Imane Khelif, qui s’est retrouvée au cœur d’une polémique de genre, s’est qualifiée pour les demi-finales (66 kg), samedi 3 août, en battant la Hongroise Anna Luca Hamori, ce qui assure à l’Algérie une première médaille dans ces Jeux olympiques. La boxeuse de 25 ans (1,78 m) a remporté son combat aux points, par décision unanime, dans une arène de Villepinte bondée et survoltée, acquise à sa cause avec de nombreux drapeaux algériens dans les tribunes. Émue, elle a salué le public et quitté le ring en larmes.
Soutenue par le Comité international olympique (CIO), Khelif participe à ses deuxièmes Jeux olympiques et a participé à de nombreux tournois de boxe féminine. Mais la polémique vient de son exclusion des Championnats du monde 2023 à New Delhi car, selon la Fédération internationale de boxe (IBA), elle a échoué à un test visant à déterminer son sexe. L’IBA a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’un test de testostérone mais n’a pas précisé de quel type de test il s’agissait. L’IBA et le CIO entretiennent une relation exécrable. En huitième de finale jeudi, Angela Carini avait abandonné dans les premières secondes du combat. La Première ministre italienne Giorgia Meloni l’avait dénoncé à l’époque « un combat qui n’était pas à armes égales »En pleine campagne présidentielle américaine, Donald Trump s’était lui aussi emparé du sujet. Plusieurs associations ont dénoncé auprès de l’AFP « un faux débat » dirigé par des cercles conservateurs.
Soutenue par ses compatriotes et le CIO, Khelif affrontera la Thaïlandaise Janjaem Suwannapheng (23 ans, 1m70) en demi-finale mardi à 22h30 au stade Roland-Garros à Paris. En boxe, les deux demi-finalistes vaincues ont décroché le bronze. C’est donc le minimum auquel Khelif peut prétendre.
« Nous avons vu des attaques incessantes, Le ministre algérien des Sports, Abderrahmane Hammad, a de nouveau dénoncé X vendredi. Nous ne permettrons à personne de faire pression sur elle ou de lui faire du mal, et nous sommes prêts à la défendre avec une détermination inébranlable. » Egalement qualifiée pour les demi-finales dans une autre catégorie, la Taïwanaise Lin Yu-ting (-57 kg) est au centre d’une polémique similaire.
Le CIO, qui a validé leur participation, a répété samedi que les deux sont « Je suis née femme, j’ai grandi en tant que femme, j’ai un passeport en tant que telle et j’ai concouru en tant que femme pendant plusieurs années », selon les mots de son président, Thomas Bach. « Les femmes peuvent avoir des niveaux de testostérone égaux à ceux des hommes et rester des femmes »a rappelé le CIO.