victime de «propos antisémites», le maire de Mions, près de Lyon, démissionne
Claude Cohen (LR) a annoncé samedi sa démission, invoquant notamment la « charge administrative » de son mandat et les insultes antisémites dont il a été victime.
Il a préféré rendre son écharpe. Le maire LR de Mions (Rhône), Claude Cohen, a présenté sa démission, citant le « fardeau administratif » et des propos antisémites à son encontre, qui ont ponctué son mandat d’élu, a-t-il expliqué à l’AFP. L’élu de 75 ans a annoncé samedi sur Facebook avoir envoyé sa lettre de démission du poste de maire de Mions le 17 avril.
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« C’est la combinaison de plusieurs choses », a-t-il souligné dimanche auprès de l’AFP, après avoir témoigné sur BFM-TV samedi. L’édile regrette notamment le manque de soutien financier de la Métropole de Lyon. Sa décision intervient après le rejet en mars du recours volontaire déposé après que la ville ait été pénalisée pour manquement en matière de logement social, a-t-il précisé.
La ville de Mions, située au sud-est de Lyon et qui compte environ 15 000 habitants, fait partie des sept communes pour lesquelles la préfecture du Rhône a repris la maîtrise du logement social, après avoir identifié des carences en la matière. Ce qui signifie également une augmentation du prélèvement financier annuel auquel est soumise toute commune déficitaire. Le conseiller se dit « révolte » sur cette question et aurait souhaité plus de compréhension de la part des autorités concernant la « manque de terrain ».
Commentaires antisémites
Parmi les raisons qui l’ont poussé à jeter l’éponge, même si « ce n’est pas l’essentiel », Claude Cohen évoque également des propos antisémites dont il rapporte avoir été victime durant son mandat. Ce, « le même jour » où il a été élu en 2014.C’est systématique, j’ai droit à tous les commentaires antisémites, parfois incohérents, selon ce qui se passe en Israël, je suis oublié ou attaqué. »il a dit.
Invité ce dimanche matin sur le plateau de CNews, l’élu local précise : « Ils ont voulu me décapiter, la personne a été interrogée pendant deux heures à la gendarmerie, puis relâchée et on leur a rappelé la loi. » Il affirme avoir déposé plusieurs plaintes, mais toutes sont restées sans réponse. « Je suis fatigué, j’en ai tellement pris que je m’y suis habitué »confie-t-il.
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L’édile démissionnaire a notamment regretté que le préfet de la région Rhône-Alpes ne se soit pas manifesté « soutenir » après le dépôt de ses plaintes. Contactée par BFM TV, la préfecture a indiqué que le maire n’avait déposé aucune plainte pour injures antisémites.
Peu après sa démission, Claude Cohen a reçu le soutien de plusieurs personnalités politiques. Comme le patron de LR, Éric Ciotti, qui a apporté son « solidarité » à son « ami ». « Les attaques antisémites qu’il a subies sont intolérables. La République doit protéger ses élus de l’ignominie”tonna-t-il.
La préfecture dispose désormais de huit jours et deux mois pour prendre acte de la démission de l’édile. Le conseil municipal devra alors se réunir pour élire un nouveau maire. Claude Cohen précise de son côté qu’il «préparé la prochaine génération» pour sa succession.