victime de problèmes d’audition après une action de la CGT, le directeur de la centrale de Cordemais s’en va
Lors d’un blocus syndical organisé en réaction à la fermeture de la centrale thermique, des jets de pétards ont provoqué six accidents du travail.
Le Figaro Nantes
L’ambiance est pesante à la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique). Il y a un mois, EDF annonçait « envisagez d’arrêter le projet Ecocombust » conversion en biomasse. En réaction, une intersyndicale a immédiatement voté un préavis de grève. Le 27 septembre, un blocus improvisé par la CGT est organisé. Cependant, au cours de cette action, un incident, resté silencieux jusqu’à Ouest de la France fait écho, s’est produit.
En ce vendredi d’automne, des syndicalistes ont lancé de très gros pétards dans les couloirs d’un bâtiment administratif, provoquant des lésions auditives. Six accidents du travail et quatre arrêts ont été enregistrés. «Nous confirmons les abus commis par les représentants du personnel à l’encontre de la direction»indique à Figaro la direction de la communication d’EDF, sans évoquer la nature des problèmes. « Nous ne laisserons pas cette affaire sans réponse »poursuit le producteur d’électricité, sans préciser si des plaintes ont été déposées.
Pétards à griffes
L’affaire ne s’arrête pas là. Le directeur du site, Michel Durand, fait partie des victimes dont les oreilles bourdonnent. Selon nos informations, il a quitté ses fonctions après cet épisode. « Les conditions n’étant plus réunies pour qu’il puisse opérer dans des conditions normales, il sera prochainement remplacé »confirme à Figaro le service de presse d’EDF. Entre-temps, c’est Olivier Pohlenz, l’un de ses adjoints, qui a repris les rênes. En interne, certains spéculent que Michel Durand avait déjà l’intention de partir. Une chose est sûre : cette action violente n’est pas passée inaperçue et a perturbé l’ambiance.
Le jour J, les manifestants auraient utilisé des pétards à griffes, normalement utilisés à titre préventif sur les voies SNCF pour signaler un obstacle sur la voie. Ils étaient a priori conscients de la puissance de leur matériel. Contactée, la CGT a indiqué Figaro que « l’actualité du site ne nous incite pas à répondre à la presse ». Après avoir expliqué le but précis de notre demande d’entretien, l’échange s’est arrêté.
Nouvelle activité industrielle
La CFE-CGC, qui n’a pas participé à l’action (comme FO), ne souhaite pas commenter les faits. « L’intersyndicale CGT/CFE-CGC/FO s’est attachée depuis le 24 septembre à soutenir l’ensemble des salariés de l’usine dans cette période difficile »souligne un représentant du syndicat exécutif et patronal. Depuis des années, les syndicats, inquiets de centaines de suppressions d’emplois, luttaient pour le projet Ecocombust, validé par Emmanuel Macron.
Dans son communiqué du 24 septembre, EDF, qui indique rechercher des solutions pour l’avenir de la centrale depuis 2015, a exprimé son « volonté de maintenir une activité industrielle sur le site ». Cela impliquerait la création d’une usine de préfabrication de canalisations pour les nouveaux réacteurs nucléaires EPR2. Une centaine de personnes seraient alors embauchées, et jusqu’à 200 « à son pic d’activité ».