Vice-présidence, commissions… Ce que change le gouvernement Barnier à l’Assemblée nationale
Parmi les dix députés promus au gouvernement, quatre occupaient des postes clés à la Chambre basse. Des postes vacants qui donneront lieu à de nouvelles élections à la Chambre.
C’est un nouveau jeu de chaises musicales qui devrait débuter dans les prochains jours. En entrant au gouvernement samedi soir, plusieurs ministres vont devoir céder des places convoitées à la Chambre. Nommée à l’Agriculture, Annie Genevard va ainsi quitter son siège de vice-présidente de l’Assemblée nationale, deux petits mois après l’avoir conquis.
En juillet dernier, la députée LR du Doubs avait battu ses deux collègues RN, Sébastien Lecornu et Hélène Laporte, privant le parti des postes clés de la Chambre basse. Les troupes marinistes pourraient retenter leur chance lors d’un nouveau scrutin, dont la date n’est pas encore connue. D’autant que la stratégie du « ni RN, ni LFI » est depuis vivement critiquée au sein du camp présidentiel.
Après d’intenses tractations au cœur de l’été, trois présidences de commissions seront également l’objet de convoitises à la rentrée. Promu à Bercy, Antoine Armand (EPR) quitte la tête de la puissante commission des Affaires économiques. Son collègue Paul Christophe (Horizons) quitte celle des Affaires sociales après sa nomination à Solidarités, tandis que Jean-Noël Barrot (MoDem), promu au Quai d’Orsay, abandonne celle des Affaires étrangères.
De nouvelles batailles internes
Ces nominations surprises risquent donc d’ouvrir de nouvelles batailles internes, y compris avec d’anciens ministres redevenus simples députés. Membre de la commission des Affaires étrangères, Gérald Darmanin pourrait ainsi être tenté de lorgner sa présidence, après avoir échoué à décrocher la tête du groupe macroniste puis le Quai d’Orsay.
Parmi les 39 ministres et secrétaires d’Etat nommés par Michel Barnier, une dizaine devront quitter les bancs de l’Assemblée nationale pour céder leur place à leurs députés – à moins que ces derniers refusent de siéger, ce qui déclencherait des législatives partielles. Seulement deux mois après le dernier scrutin, un siège de député devrait en tout cas être remis en jeu dans les Hauts-de-Seine : si la candidature de Stéphane Séjourné au poste de commissaire européen est validée par le Parlement, l’ancien ministre des Affaires étrangères devra démissionner de son premier mandat parlementaire.