ANGELA WEISS / AFP
L’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, oppose son veto à l’adhésion palestinienne le 18 avril 2024.
INTERNATIONAL – Pas de surprise. Ce jeudi 18 avril, les États-Unis ont mis fin au minuscule espoir des Palestiniens d’une pleine adhésion à l’ONU, en opposant leur veto au Conseil de sécurité à une demande fustigée par leur allié israélien, en pleine guerre à Gaza. .
L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé le veto américain, y voyant un « agression flagrante » qui pousse le Moyen-Orient » au bord du gouffre ». Ce veto » révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d’une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d’Israël, ndlr), mais de l’autre, empêche la mise en œuvre de cette solution. à l’ONU, a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs semaines, les Palestiniens, qui jouissent depuis 2012 du statut inférieur de « État observateur non membre »ainsi que les pays arabes ont imploré le Conseil d’accepter qu’un « État palestinien » déjà reconnu par la majorité des capitales prend sa place » légitime « au sein des Nations Unies.
« Accorder à la Palestine une adhésion à part entière aux Nations Unies atténuerait une partie de l’injustice historique subie par des générations de Palestiniens »Ziad Abu Amr, haut responsable de l’Autorité palestinienne, a en outre plaidé devant le Conseil.
Les États-Unis continuent de soutenir Israël
Mais en vain. Les Etats-Unis, qui ont tout fait pour retarder le vote, n’ont pas hésité à user de leur droit de veto dont ils usent régulièrement pour protéger leur allié israélien.
Le projet de résolution présenté par l’Algérie qui « recommande à l’Assemblée générale que l’État de Palestine soit admis comme membre des Nations Unies »a recueilli 12 voix pour, 1 contre et 2 abstentions (Royaume-Uni et Suisse).
« Ne pas agir serait une erreur grave et impardonnable. Ne pas se réveiller aujourd’hui permettrait la continuation de l’injustice et de l’impunité, une honte éternelle. »a lancé l’ambassadeur d’Algérie Amar Bendjama juste avant le vote.
Mais l’admission d’un État à l’ONU doit recevoir une recommandation positive du Conseil (au moins 9 voix sur 15 favorables, sans veto d’un membre permanent), puis être approuvée par l’Assemblée générale, à la majorité des deux tiers.
La demande palestinienne jugée « immoral » par Israël
Les États-Unis n’ont cessé de répéter ces dernières semaines que leur position » n’a pas changé « depuis 2011, lorsque la demande d’adhésion présentée par le président de l’Autorité palestinienne avait tourné court face à l’opposition américaine, avant même d’arriver au stade du Conseil.
Ils estiment que l’ONU n’est pas le lieu idéal pour la reconnaissance d’un État palestinien, qui devrait selon eux être le résultat d’un accord entre Israël et les Palestiniens. Ils soulignent également que la législation américaine les obligerait à réduire leur financement de l’ONU en cas d’adhésion palestinienne en dehors d’un tel accord bilatéral.
Le dernier veto à l’adhésion d’un État à l’ONU remonte à 1976, lorsque les Américains bloquèrent l’entrée au Vietnam.
Les Israéliens ont également dénoncé avec virulence l’initiative palestinienne, critiquant le simple fait que le Conseil examine la demande palestinienne que leur ambassadeur à l’ONU, Gilad Erdan, a jugé « immoral ». « Un État paisible, quelle blague ! »a-t-il lancé, en référence à la Charte des Nations Unies qui stipule que l’une des conditions d’adhésion est d’être un Etat « pacifique ».
Le gouvernement israélien s’oppose à la solution à deux États, soutenue par une grande majorité de la communauté internationale, y compris les États-Unis. Et la majorité des 193 États membres de l’ONU (137 selon le décompte de l’Autorité palestinienne) reconnaissent unilatéralement un État palestinien.
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