Vers une sortie de crise pour les maisons individuelles neuves ?
Les nouveaux logements sont toujours en effervescence. « Ce ne sont pas les grands soirs, les volumes de ventes de maisons individuelles neuves ne repartent pas . Nous sommes arrivés au bout de ce que les entreprises ont pu faire face à cette crise sans précédent», s’alarme Grégory Monod, président du Pôle Habitat FFB (Fédération française du bâtiment), principal syndicat des constructeurs de maisons individuelles, lors d’une conférence de presse lors d’un séminaire technique, à Riga, en Lettonie. « Aide-toi, l’État ne t’aidera pass», se moque-t-il. Les chiffres sont inquiétants : les constructeurs et promoteurs immobiliers ont perdu 25 000 emplois en un an et demi, selon les chiffres du Pôle Habitat. « Et pas seulement les petites entreprises, les grandes entreprises saines se retrouvent également dans l’œil du cyclone.», prévient-il. Les nouveaux acteurs de l’immobilier se tourneront vers d’autres marchés, le leur étant en état d’étouffement. Ils se positionnent sur le marché de la rénovation par exemple. « La baisse de la construction de logements neufs impacte tous les secteurs du bâtiment», assure le président du Pôle Habitat FFB.
La Fédération française du bâtiment voit cependant une lueur d’espoir poindre à l’horizon. Les maisons individuelles feraient leur grand retour dans le dispositif du prêt à taux zéro (PTZ) à partir de 2025. Elles étaient exclues du PTZ, seuls les logements collectifs étaient concernés, en 2024. Cette modification, »une grande victoire», selon le président du Pôle Habitat FFB, permettrait de construire 15 000 nouveaux logements supplémentaires en 2025. De plus, le PTZ serait étendu à l’ensemble du territoire. « Nous sentons que les ministères sont écoutés. Ce n’est pas seulement une question de communication. Quand Michel Barnier parle du PTZ, c’est qu’il a compris quelque chose. On sent vraiment qu’il y a un changement», note le président du Pôle Habitat FFB. Il constate une baisse de 70% du PTZ en avril 2024 »dès que nous avons exclu la maison individuelle du système« .
Vers une exonération pour les dons ?
Le Pôle Habitat FFB propose d’exonérer les dons s’ils sont orientés vers de nouvelles constructions. Et pas seulement des dons sous forme d’argent mais aussi de terrains à bâtir. Et pas seulement des parents aux enfants, mais aussi d’un oncle ou d’une tante à un neveu ou une nièce. Par exemple, les grands-parents qui donnent un terrain ou un jardin à leurs petits-enfants pourraient voir leur don exonéré. « Exonérer des dons dans le cadre d’un investissement ou d’une résidence principale n’est pas un revenu, ce n’est pas une dépense», affirme Grégory Monod qui veut rassurer le gouvernement.
Ce dernier travaillerait également à une exonération des droits de succession et/ou de donation afin d’inciter les Français à acheter un logement neuf. Le ministre du Logement y est favorable. Toute personne acquérant un logement neuf, dans les 12 mois à compter de la date d’entrée en vigueur de la mesure, serait exonérée de droits de donation, dans la limite de 150 000 euros (contre 100 000 euros actuellement pour les donations aux enfants) par donataire et par personne. donneur. Il s’agirait toutefois d’une mesure temporaire. Grégory Monod déplore également «qu’aucun statut fiscal n’est prévu pour succéder à Pinel« . La fin de ce système, qui permet aux investisseurs de bénéficier d’une réduction d’impôt, est prévue pour le 31 décembre 2024. Pas de coup de pouce en vue pour l’instant, à la place du PTZ.