vers une réduction de ses avantages fiscaux ?
Le plan d’épargne retraite (PER), lancé en 2019, connaît un véritable engouement. Le système a, selon les chiffres finalisés fin 2023, déjà dépassé les 9,8 millions de titulaires avec un encours d’actifs atteignant 95 milliards d’euros. Ce succès risque d’être freiné par les recommandations de la Cour des comptes.
En effet, le rapport publié par la Cour des comptes la semaine dernière indique que le PER coûte trop cher à l’Etat. L’institution affirme que ce plan coûte au moins 1,8 milliard d’euros chaque année en déductions fiscales. Elle ajoute que le PER bénéficierait principalement aux Français aisés et n’aurait pas non plus démontré son efficacité pour financer l’économie réelle.
La Cour des comptes souligne, dans son rapport, les « objectifs ambigus » du produit issu de la loi Pacte, ainsi que sa « diffusion limitée dans la population et concentrée sur les bénéficiaires aisés et âgés ». « La répartition des 5,536 millions d’adhérents aux régimes individuels et des 10,5 millions de contrats collectifs d’entreprise montre que ces régimes sont plutôt réservés aux catégories socioprofessionnelles aisées, aux épargnants âgés et aux contribuables soumis à l’impôt. « des impôts élevés », souligne l’institution.
Face à cette situation, le tribunal demande aux pouvoirs publics de clarifier les objectifs assignés à cette épargne de long terme, alors que le système par répartition est en déclin, réforme après réforme. Le rapport analyse également la déductibilité des revenus qui sont attachés au PER. Un salarié qui souscrit à un plan individuel d’épargne retraite (PERin), par exemple, peut déduire ses versements du revenu imposable dans la double limite de 10 % du salaire et de huit fois 10 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), soit 35 194 euros.
Le PER profite-t-il aux riches ?
Concernant les avantages, cette institution met également en avant la possibilité de différer de trois ans la partie non utilisée du plafond de déduction, tout en pouvant bénéficier de celui de son conjoint. La Cour des comptes recommande donc de mettre fin à ces avantages, soulignant que le contexte budgétaire nécessite de revoir « notamment » les possibilités de report des plafonds de déduction d’une année sur l’autre et leur montant annuel.
Il faut dire que les analystes remettent en question certaines affirmations de la Cour des comptes. Le rapport de la Cour des comptes montre en effet que 85 % des contribuables bénéficiant des déductions PER relèvent des tranches marginales d’imposition, soit seulement 11 % et 30 % (avec des revenus imposables compris entre 10 778 et 78 550 euros). ).
Il ne s’agit donc pas des couches les plus riches, comme l’affirme la Cour des comptes. La moitié des demandes de déductions fiscales annuelles sont même inférieures à 1.700 euros, selon les chiffres du tribunal. Cela signifie que ce produit ne profiterait pas uniquement aux riches.