Le 4 novembre, les 14 millions de retraités affiliés au régime de retraite Agirc-Arrco recevront un petit coup de pouce. Leurs retraites seront en effet réévaluées, probablement entre 1,5 et 1,7 %, soit un peu moins que l’inflation. Le niveau précis de cette augmentation sera décidé mardi 15 octobre, lors d’un conseil d’administration.
Syndicats contre employeurs
Le régime paritaire doit donc trancher. Dans le détail, les syndicats estiment que le système de retraite complémentaire des anciens salariés du privé peut monter jusqu’à l’indice des prix, soit 1,8% attendu en 2025 (hors tabac). Les organisations patronales militent pour une indexation légèrement inférieure, autour de 1,5%.
Ceux-ci mettent en avant l’augmentation accordée l’an dernier aux retraités : 4,9%. Conformément aux textes, les décideurs peuvent monter jusqu’à 0,4 point, en fonction de la prévision d’inflation. Ainsi, les organisations patronales peuvent demander la fourchette la plus basse, à 1,4%, voire 1,3% (car elles peuvent obtenir une marge en plus de 0,1%) lorsque les représentants syndicaux plaident pour le niveau le plus bas. plus élevé, soit 2,2%, voire 2,3%.
Un compromis acceptable
Selon plusieurs sources consultées par La Tribunele débat devrait conduire les représentants des employeurs – ainsi que des salariés – à trouver un compromis autour d’une augmentation de 1,5%. Soit, pour le régime de retraite complémentaire, un coût d’un milliard d’euros par an.
Cette option – qui revient à couper la poire en deux – permettra aux comptes de rester dans le vert. L’un des enjeux de ce régime de retraite complémentaire est de ne pas mettre en péril la pérennité du système. L’Agirc-Arrco n’a pas le droit de s’endetter : la gestion de ce dispositif doit se faire avec des prévisions financières sur quinze ans. Quel que soit le niveau de cette hausse, elle sera la bienvenue pour les retraités. Et pour cause, la pension de base, versée par le système général, ne devrait pas leur assurer de majoration avant juillet 2025.
Indépendants exclus
Selon les informations de parisienle projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) dévoilé la semaine dernière, le régime des contractuels de droit public (Ircantec) et le régime complémentaire des indépendants de l’Etat et des collectivités territoriales seront exclus de la revalorisation. Près de 4 millions de retraités subiront ainsi la double peine l’an prochain : ils ne seront majorés, ni par le régime général, ni par les régimes complémentaires.
Ce budget de la Sécurité sociale doit encore être adopté au Parlement cet automne. Le retard dans la revalorisation des retraites donne lieu à un bras de fer, y compris au sein du bloc central. D’ailleurs, ni le Rassemblement national ni le Nouveau Front populaire ne veulent en entendre parler.